Des tradeurs à la Bourse de New York. / Richard Drew / AP

Selon une étude effectuée par la Cass Business School (City University of London) et rendue publique mercredi 6 février, les prévisions des résultats des analystes financiers dont les noms de famille sont étrangers suscitent de plus fortes réactions de la part du marché.

Les chercheurs de cette école de commerce londonienne ont découvert que, à la suite des attaques terroristes du 11-Septembre, les prévisions formulées par des analystes dont les noms de famille étaient à consonance moyen-orientale engendraient de plus faibles réactions du marché. Ils ont également constaté qu’après l’opposition des gouvernements français et allemand à la guerre en Irak menée par les Etats-Unis, les prévisions d’analystes aux noms français ou allemands étaient moins bien accueillies par le marché américain.

L’étude a été menée auprès d’un échantillon de 5 516 analystes et 6 495 sociétés sur la période de 1996 à 2014. Les chercheurs ont mesuré la préférence pour des noms de famille et se sont aidés des registres historiques d’immigration aux Etats-Unis pour identifier les pays d’origine des noms de famille. Ils se sont également servis des données de l’étude Gallup portant sur la cote de popularité des pays étrangers aux Etats-Unis.

« Nos découvertes concordent avec la supposition selon laquelle les gens tirent naturellement des conclusions qu’ils souhaitent obtenir. Si les investisseurs voient favorablement un analyste en raison de son nom de famille, ils sont motivés à considérer les prévisions de ce dernier comme étant plus crédibles ou de meilleure qualité, car cela réduit l’incohérence désagréable entre leurs actes et leurs pensées », a expliqué le Dr Jay Jung, professeur adjoint en comptabilité à la Cass Business School.

Le nom de famille a aussi des incidences sur la carrière de l’analyste. « Nous avons découvert que, à condition de fournir de bonnes prévisions de résultats, un analyste avait plus de chances, si son nom de famille était apprécié, d’être élu en tant qu’analyste renommé et de survivre dans ce milieu même si sa maison de courtage faisait faillite ou faisait l’objet d’une fusion-acquisition », a-t-il ajouté.