Le président « a écouté », mais « la question, qui est toujours la même, est de savoir s’il a entendu », a déclaré Marine Le Pen. / LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron reçoit, depuis lundi, les responsables des partis afin d’élaborer une issue à la crise des « gilets jaunes ». Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été successivement reçus par le président de la République, à l’Élysée, mercredi 6 février.

« Je lui ai indiqué que la dissolution (de l’Assemblée) apparaissait comme le meilleur moyen pour que chacun puisse (…) débattre à nouveau, dans les conditions respectueuses de nos institutions, de la politique fiscale, de la politique sociale, mais aussi de l’immigration, la souveraineté, la désertification de nos territoires… », a déclaré la présidente du Rassemblement national à l’issue d’un entretien de plus d’une heure à l’Elysée.

Législatives à la proportionnelle intégrale pour Le Pen

Pour cela, elle a indiqué avoir « conseillé » au président que les législatives se tiennent à « la proportionnelle intégrale, quitte à l’assortir d’une prime à la liste arrivée en tête », une revendication de longue date du RN. Marine Le Pen a demandé à plusieurs reprises ces dernières semaines la dissolution pour sortir « par le haut » de la « crise politique » des « gilets jaunes ».

Le président « a écouté », mais « la question, qui est toujours la même, est de savoir s’il a entendu », a ajouté la présidente du RN, qui l’avait affronté au second tour de la présidentielle en 2017.

Interrogée sur la possibilité d’un référendum organisé le jour des élections européennes le 26 mai, Marine Le Pen a indiqué qu’il « semblerait que ça fasse partie des hypothèses ». « Mais je n’ai pas eu le sentiment que c’était, chez lui, une certitude. »

Pas déterminé à organiser un référendum, selon Mélenchon

A l’issue de près de deux heures d’entretien avec le président de la République, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a indiqué qu’Emmanuel Macron ne lui était « pas apparu totalement déterminé à organiser » un référendum.

« J’ai attiré son attention sur le fait qu’on ne met pas au référendum des questions à choix multiples, ça n’existe pas dans le droit constitutionnel français. (…) Mieux vaudrait faire un référendum pour convoquer une assemblée constituante », a suggéré le député des Bouches-du-Rhône, en confiant ne pas penser « avoir convaincu » le président.

A propos d’une dissolution, « (cela) paraît plutôt comme une solution d’apaisement et de règlement des problèmes », a-t-il admis, en précisant que « c’est pas là-dessus qu’(il a) été consulté ».