La Turquie juge le traitement des Ouïgours musulmans en Chine de « honte pour l’humanité »
La Turquie juge le traitement des Ouïgours musulmans en Chine de « honte pour l’humanité »
Le Monde.fr avec AFP
Cette minorité musulmane turcophone subit selon des ONG de graves persécutions dans la région du Xinjiang qui est placée sous haute surveillance policière de la part de Pékin.
Une mosquée à Kachgar dans le Xinjiang, vaste région chinoise dont les Ouïgours constituent la principale ethnie, en mars 2017. / THOMAS PETER / REUTERS
La Turquie a dénoncé samedi 9 février le traitement réservé par la Chine aux Ouïgours, minorité musulmane turcophone dont des ONG dénoncent la persécution à la différence jusqu’ici des grands pays musulmans.
« La politique d’assimilation systématique des autorités chinoises à l’égard des Turcs Ouïgours est une honte pour l’humanité », a déclaré dans un communiqué Hami Aksoy, porte-parole du ministère des affaires étrangères.
Le Xinjiang, vaste région dont les Ouïgours constituent la principale ethnie, a été le cadre de violentes tensions interethniques et d’attentats meurtriers, avant d’être placée ces dernières années sous haute surveillance policière.
Des « centres » contre la « radicalisation » selon Pekin
Jusqu’à un million de musulmans y seraient détenus dans des centres de rééducation politique, selon des accusations d’experts et d’organisations de défense des droits de l’homme.
Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de « centres de formation professionnelle » contre la « radicalisation » islamiste. Pékin assure que les mesures de sécurité au Xinjiang sont nécessaires pour combattre l’extrémisme mais ne visent aucun groupe ethnique en particulier.
« Les Ouïgours qui ne sont pas détenus dans des camps sont aussi sous forte pression », ajoute M. Aksoy, appelant la communauté internationale et le secrétaire général de l’ONU « à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule dans le Xinjiang ».
Un poète ouïgour mort en détention
Jusqu’à présent, les principaux pays musulmans ne se sont pas exprimés sur ce sujet, soucieux de maintenir leurs relations avec la Chine, un important partenaire commercial.
M. Aksoy a affirmé avoir appris la mort en détention d’un poète ouïgour, Abdurehim Heyit. « Cet incident tragique a davantage renforcé la réaction de l’opinion publique turque quant aux graves violations des droits de l’homme dans le Xinjiang », selon le communiqué.