La Nuit de la solidarité recense 3 622 personnes dormant dans les rues de Paris
La Nuit de la solidarité recense 3 622 personnes dormant dans les rues de Paris
Par Isabelle Rey-Lefebvre
Le nombre de sans-abri est cette année un peu plus important qu’en 2018, mais le périmètre a été élargi aux halls d’immeuble du bailleur social Paris Habitat.
A Paris, lundi 4 février. / CHARLES PLATIAU / REUTERS
Lors de la deuxième édition de la Nuit de la solidarité, de jeudi 7 à vendredi 8 février, 3 622 sans-abri ont été recensés dans les rues de Paris soit un peu plus que les 3 035 dénombrés le 15 février 2018, mais dans un périmètre élargi : 353 personnes ont, en effet, été rencontrées dormant dans les parcs, jardins, talus des périphériques et halls d’immeuble du bailleur social Paris Habitat qui n’avaient pas été visités l’an passé.
La maraude a été assurée par 1 700 bénévoles dont 20 % étaient déjà là en 2018, répartis en 353 équipes pilotées par 400 travailleurs sociaux. Les Parisiens ont à ce point répondu « présent » que 400 volontaires qui n’ont pas trouvé place dans les équipes de rue ont, le même soir, participé à des animations et des rencontres dans 22 structures d’hébergement et haltes-nuit.
Les sans domicile fixe (SDF) sont plus nombreux dans les arrondissements périphériques, comme le 12e, avec 140 personnes (125 en 2018), le 13e, 80 personnes (72) et le 14e, 76 personnes (72). Dans le 10e arrondissement, leur nombre a, en revanche, été divisé par deux, passant de 274 à 127, une chute liée à la résorption, par la préfecture, fin janvier, des campements de migrants autour du quai de Jemmapes.
Le 18e accueille, en revanche, 421 personnes, près du double des 246 de 2018, et le 19e en compte 318, contre 215 il y a un an : « La ville avait, l’an dernier, ouvert La Bulle, un centre humanitaire d’accueil de 480 places dont nous avons dû, comme prévu, rendre le terrain pour édifier le centre universitaire Condorcet, explique Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris, chargée de la solidarité, de la lutte contre l’exclusion, de l’accueil des réfugiés et de la protection de l’enfance. Nous envisagions d’ouvrir un nouveau centre à La Villette mais l’Etat n’en a pas voulu pour, nous a-t-on dit, ne pas créer d’appel d’air. »
Les agents de la RATP ont, de leur côté, comptabilisé, dans les 246 stations métro et RER, 292 personnes (373 en 2018), ceux de la SNCF, 298 (contre 226) dans les sept gares parisiennes, sans oublier les 100 personnes qui ont passé la nuit dans les 13 services d’urgence des hôpitaux que compte la capitale. Les parkings Indigo abritaient également, ce soir-là, 37 personnes (contre 112), tandis que 24 avaient trouvé refuge dans les halls d’immeuble de Paris Habitat et 74 dans les parcs et jardins.
« D’après les premières données recueillies, qui seront affinées et analysées par le comité scientifique, la géographie du sans-abrisme n’est guère bouleversée », observe Mme Versini. « Il nous faut, avec l’Etat, mieux gérer l’accueil des migrants, dont le flux est continu, car il nous manque toujours 3 000 places pérennes alors que, cette année, nous disposions déjà de 3 000 places en plus, soit 24 400 contre 21 500, en février 2018 », suggère-t-elle.