Affaire Benalla : Edouard Philippe reproche au Sénat de « méconnaître la séparation des pouvoirs »
Affaire Benalla : Edouard Philippe reproche au Sénat de « méconnaître la séparation des pouvoirs »
Le premier ministre a estimé que « traditionnellement », le Parlement n’a pas à « se prononcer sur l’organisation interne de la présidence de la République ».
Le premier ministre, Edouard Philippe, dans une prise de parole peu habituelle sur le perron de Matignon, a vivement critiqué jeudi 21 février le rapport présenté la veille par la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla. Ce rapport très sévère a mis en avant des « dysfonctionnements majeurs » à la tête de l’Etat.
« La commission d’enquête sénatoriale du Sénat et le Sénat ont choisi de livrer une appréciation très politique » de l’affaire Benalla, a commenté le premier ministre. « Pas surpris mais déçu », M. Philippe a jugé que « traditionnellement la séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient pas ni à l’Assemblée nationale ni au Sénat de se prononcer sur l’organisation interne de la présidence de la République ». Avant d’ajouter :
« Personne ne peut être surpris que le Sénat fasse de la politique [mais] peut-être peut-on exprimer de la déception quand des sénateurs méconnaissent le principe de séparation des pouvoirs de cette façon. »
Des recommandations « incompréhensibles et injustes »
M. Philippe a aussi qualifié les recommandations du Sénat sur l’Elysée « incompréhensibles et injustes ». Dans leur rapport, les sénateurs de la commission d’enquête ad hoc épinglent Alexandre Benalla mais aussi les « omissions, incohérences et contradictions » de l’Elysée sur le « périmètre des missions » de cet ex-collaborateur.
Dans leur viseur, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, le chef du groupe de sécurité de la présidence de la République, le colonel Lionel Lavergne, et le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. « Je peux témoigner de ce que le secrétaire général de l’Elysée notamment est un grand serviteur de l’Etat », a ajouté Edouard Philippe, avant de préciser : « C’est la raison pour laquelle je ne saisis pas très bien la portée de ces remarques. »