Césars : « Shéhérazade », meilleur premier film et meilleurs espoirs
Césars : « Shéhérazade », meilleur premier film et meilleurs espoirs
Le film de Jean-Bernard Marlin, histoire d’amour à Marseille entre un caïd et une jeune prostituée, a reçu trois récompenses.
Dylan Robert et Kenza Fortas le 22 février, Salle Pleyel à Paris. / THOMAS SAMSON / AFP
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Shéhérazade, histoire d’amour à Marseille entre un caïd et une jeune prostituée, a reçu vendredi 22 février le César du meilleur premier film, tandis que ses deux interprètes principaux, Kenza Fortas et Dylan Robert, ont été récompensés par ceux des meilleurs espoirs féminin et masculin.
« Je dédie ce film à tous les gens qui galèrent », a lancé le réalisateur, Jean-Bernard Marlin, en recevant le César du meilleur premier film. Pour Shéhérazade, tourné avec des interprètes non professionnels, il a fait huit mois de castings sauvages dans des foyers de la cité phocéenne ou à la sortie des prisons. Ces essais ont abouti à la rencontre de Dylan Robert, qui tient le rôle principal, celui de Zachary.
« Pour moi, avoir le César, c’est une bienvenue dans le monde professionnel du cinéma », avait dit un peu plus tôt Dylan Robert, ex-petit caïd passé par la case prison et devenu acteur, en jouant un rôle qui lui ressemble.
« Panse de brebis et jelly »
Rien ne prédestinait non plus aux plateaux de cinéma Kenza Fortas, une jeune Marseillaise qui vivotait après avoir quitté l’école à 16 ans, qui est devenue Shéhérazade. A l’écran, le naturel incroyable et l’aplomb de cette petite brune à l’accent marseillais prononcé crève l’écran. Comme Dylan Robert, elle a été recrutée lors d’un casting sauvage.
« J’ai bien l’intention de continuer à vos côtés, oui, même avec ce Brexit », a par ailleurs plaisanté l’actrice britannique Kristin Scott Thomas, qui vit depuis de longues années en France et préside la cérémonie cette année. « Tous ici nous aimons ce cinéma-là, un cinéma plus indépendant et plus libre que partout ailleurs, des films courageux, ambitieux, inattendus (…). vous pouvez être fiers de la diversité de vos productions, a-t-elle dit avant d’ouvrir la 44e édition des récompenses annuelles du cinéma hexagonal. Il est vrai que je crains d’être retenue à la frontière avec ma panse de brebis farcie, mes stocks de jelly et mes disques d’Elton John, mais ce soir je suis là. »
Le palmarès complet
Meilleure actrice dans un second rôle
Karin Viard dans Les Chatouilles
Meilleur acteur dans un second rôle
Philippe Katerine dans Le Grand Bain
Meilleur scénario original
Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand
Meilleur premier film
Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin
Meilleur espoir féminin
Kenza Fortas pour Shéhérazade
Meilleur espoir masculin
Dylan Robert dans Shéhérazade
Meilleur documentaire
Ni juge, ni soumise, de Jean Libon et Yves Hinant
Meilleure adaptation
Andréa Bescond, Eric Métayer pour Les Chatouilles
Meilleur film d’animation long-métrage
Dilili à Paris, réalisé par Michel Ocelot et produit par Christophe Rossignon et Philip Boëffard
Meilleur film d’animation court-métrage
Vilaine fille, du réalisateur Ayce Kartal
Meilleurs costumes
Pierre-Jean Larroque pour Mademoiselle de Joncquières
Meilleurs décors
Michel Barthélémy pour Les Frères Sisters
Meilleur montage
Yorgos Lamprinos pour Jusqu’à la garde
Meilleur son
Brigitte Taillandier, Valérie De Loof et Cyril Holtz pour Les Frères Sisters
Meilleure photographie
Benoît Debie pour Les Frères Sisters