A l’Assemblée, Castaner accuse un député LFI « matraqué » d’avoir « provoqué » la police
A l’Assemblée, Castaner accuse un député LFI « matraqué » d’avoir « provoqué » la police
Loïc Prud’homme dit avoir été violenté lors d’une manifestation de « gilets jaunes ». « Ce n’est pas la place d’un député que d’être dans un lieu interdit », a répondu le ministre.
Le député LFI Loïc Prud’homme à l’Assemblée nationale, le 20 février. / PHILIPPE LOPEZ / AFP
Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a répondu, mardi 5 mars, au député de La France insoumise (LFI) Loïc Prud’homme, qui assure que la police lui a asséné des coups de matraque lors d’une manifestation de « gilets jaunes » à Bordeaux, le 2 mars. Devant l’Assemblée nationale, M. Castaner a accusé l’élu d’avoir « provoqué » les forces de l’ordre.
Le député de Gironde a interpellé M. Castaner lors de la séance de questions au gouvernement et a accusé l’exécutif de « dérive autoritaire » : « Vous utilisez la police et la justice pour réprimer toute contestation sociale. (…) Dois-je maintenant me cacher pour éviter la répression politique et l’arbitraire ? » Il a demandé à nouveau à ce que le préfet de Gironde soit relevé de ses fonctions.
Samedi, Loïc Prud’homme avait publié une vidéo dans laquelle il apparaît avec du sang sur l’oreille gauche. Il dit avoir été reçu « plusieurs coups de matraque » à un moment où il « quittait tranquillement la manifestation des “gilets jaunes” » et alors qu’il avait « décliné [son] identité de député ».
Les députés LFI quittent l’hémicycle
Christophe Castaner a reconnu qu’il y avait eu « une confrontation physique » avec la police, qu’il a regrettée. Mais il a aussi contesté la version des faits énoncée par le député. « Par deux fois vous êtes revenu vers les forces de sécurité », a-t-il expliqué, disant se baser sur le récit des forces de police. Il a précisé que la scène avait été filmée et qu’une plainte avait été déposée pour permettre « à celles et ceux qui seraient mis en cause de pouvoir produire l’ensemble des images qu’ils ont à leur disposition et de voir aussi une réalité un peu différente » de celle racontée par l’élu « insoumis ».
Il a ensuite critiqué le comportement de M. Prud’homme :
« Il me semble que ce n’est pas la place d’un député que d’être dans un lieu interdit pour une manifestation, et que ça n’est pas l’attitude d’un député que de se retourner, de provoquer, de baisser le bouclier de protection des forces de l’ordre. »
La réponse du ministre a provoqué l’indignation des députés LFI, qui ont tous quitté l’hémicycle. Devant la presse, Loïc Prud’homme a ensuite dénoncé des propos « honteux » : « Castaner ajoute du mensonge aux propos abjects du préfet. Je suis outré.»
« Et ces robots qui se lèvent pour applaudir ! Aucun ne m’a apporté son soutien pour dire que ce qui s’est passé n’était pas digne d’une République », a-t-il ajouté, fustigeant l’attitude des députés de la majorité. Il a été rejoint par Jean-Luc Mélenchon, pour qui « les éborgneurs, arracheurs de main, embastilleurs glapissent en réunion ».
Pourquoi est-il si difficile de maintenir l’ordre dans certaines manifestations ?