Des journalistes et des photographes juchés sur des échelles attendent la libération de Carlos Ghosn devant le centre de détention de Tokyo, le 6 mars. / Eugene Hoshiko / AP

Carlos Ghosn a payé sa caution d’un milliard de yens (7,9 millions d’euros), a annoncé mercredi 6 mars le tribunal du district de Tokyo, ce qui ouvre la voie à la libération imminente de l’ancien dirigeant de Nissan et Renault. Le tribunal de la capitale japonaise avait accepté mardi la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, qui a passé plus de cent jours en prison après avoir été arrêté le 19 novembre dernier pour des accusations de malversations financières.

Carlos Ghosn, dont c’était la troisième demande de mise en liberté, a interdiction de quitter le Japon, avait précisé le tribunal, et des mesures visant à l’empêcher de falsifier des preuves ont aussi été prises. Selon l’agence de presse Kyodo, l’architecte de l’alliance Renault-Nissan- Mitsubishi va notamment être placé sous vidéosurveillance à son domicile.

Jusqu’à dix ans de prison

L’ex-PDG a été inculpé d’abus de confiance aggravé. Il est accusé d’avoir minimisé ses revenus chez Nissan pendant près de dix ans, jusqu’en 2018, mais il nie les faits qui lui sont reprochés.

La libération sous caution permettra à Carlos Ghosn de voir plus fréquemment ses défenseurs pour bâtir sa stratégie en vue de son procès dans quelques mois. S’il était reconnu coupable, l’ex-dirigeant risquerait jusqu’à dix ans de prison. Le montant de la caution fixé à un milliard de yens est parmi les plus élevés jamais enregistrés au Japon mais ne représente cependant que la moitié des deux milliards de yens payés en 2005 par Mitsuru Asada, un homme d’affaires reconnu coupable par la suite.