Agathe Dahyot / Le Monde

En moyenne, un Africain vit neuf ans de moins qu’un Asiatique, dix-sept ans de moins qu’un Européen ou un Américain. Cruelles statistiques, certes, mais plutôt que commenter ces inégalités, Le Monde Afrique a décidé de traquer les signaux faibles qui, demain, pourraient les faire mentir. Notre série baptisée « Carnet de santé » proposera chaque semaine, jusqu’à l’automne, une enquête, un reportage ou une analyse pour décrypter les avancées des soins et de la prévention en Afrique. Une manière de mettre en exergue les réussites et de souligner les piétinements du continent le plus jeune du monde.

L’année 2019 est un temps fort pour la santé en Afrique. Le 10 octobre, la ville de Lyon, en France, accueillera la conférence de reconstitution pour la période 2020-2022 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – les trois maladies les plus meurtrières au monde, qui restent encore majoritairement africaines. L’enjeu de cette réunion est d’associer secteurs public et privé afin de recréer une cagnotte suffisante pour aider les pays du continent à répondre aux besoins de leurs populations et leur permettre de renforcer leurs systèmes de santé, voire mettre en place une couverture santé universelle.

Les fléaux du XXIe siècle

Comme le rappelle la romancière nigériane Chimamanda Ngozi Adichie à propos du paludisme : « Nous entrons dans l’ère des voitures à pilotage automatique et des drones livreurs de courses et, pourtant, cette maladie d’un autre temps, que nous nous savons capables de vaincre parce que cela a été fait dans différentes parties du monde, tue encore en masse. Nous avons les outils scientifiques et les connaissances pour venir à bout du paludisme. Nous pouvons le faire. Encore faut-il que nous en ayons aussi la volonté. » Une volonté qui doit être mondiale, car la santé de l’Afrique est un gage de son développement et, donc, de la santé de la planète.

Le Fonds mondial revendique avoir déjà permis de sauver 27 millions de vies depuis son lancement en 2002. Avant la réunion cruciale d’octobre, « Carnet de santé » se penchera sur les progrès qui restent à faire et attirera l’attention sur les nouvelles maladies qui s’installent, ces maladies modernes qui, d’ici quelques décennies, seront les nouveaux ennemis d’une Afrique de plus en plus sédentaire et urbanisée. Une Afrique qui, si elle sort peu à peu de la sous-nutrition, n’échappe pas aux maux « modernes » de la malnutrition, les fléaux du XXIe siècle prenant la place de ceux du XXe.

Sommaire de la série « Carnet de santé »

Chaque mercredi, Le Monde Afrique propose une enquête, un reportage ou une analyse pour décrypter les avancées des soins et de la prévention sur le continent.