Louer son logement pour une réunion ou une soirée peut être très lucratif
Louer son logement pour une réunion ou une soirée peut être très lucratif
LE MONDE ARGENT
Dans le sillage d’Airbnb, OfficeRiders, We Peps et SnapEvent, positionnés sur le créneau de l’événementiel, proposent des biens à louer pour quelques heures seulement. Et tentent de se développer dans un flou juridique.
OfficeRiders, We Peps et SnapEvent proposent des logements à louer pour une réunion, un cours de yoga, une soirée. / Peter Gridley/GO Free/GraphicObsession
Et pourquoi pas louer son logement en journée, sur son temps de travail ? Ou l’espace de quelques heures en soirée ? C’est dans cet esprit que se sont développées plusieurs plates-formes de location misant sur des modèles atypiques. OfficeRiders, par exemple, propose à des grandes entreprises, des PME, des start-upeur ou encore à des free-lances de venir occuper l’appartement d’un particulier : « A Paris, nous dénombrons presque 30 millions de mètres carrés libres en journée alors que les entreprises demandent des espaces de réunion plus personnalisés », constate Florian Delifer, fondateur et dirigeant d’OfficeRiders.
Le site We Peps permet, lui, de louer un bien en journée ou en soirée pour y organiser des événements : « Cela va du cours de yoga à la fête d’entreprise », précise Benjamin Pouthier, son fondateur. Un concept proche de celui développé par SnapEvent, positionné sur le haut de gamme et dont seuls 30 % des biens proposés sont détenus par des particuliers.
Jusqu’à 5 000 euros pour un événement
Encore jeunes, ces sociétés tentent de rassurer la clientèle en s’adossant à de grands acteurs de l’assurance. La MAIF pour We Peps. MMA pour SnapEvent. Allianz pour OfficeRiders. Des géants capables de proposer des systèmes de garanties sécurisées pour les propriétaires, même si, de l’aveu des gérants des plates-formes, les incidents sont rares : « En quatre ans d’existence, nous n’avons eu recours qu’à deux reprises à notre système de garantie », rapporte Olivier Levy, PDG de SnapEvent.
L’avantage de ces contre-modèles : à ce jour, ils ne sont soumis à aucune des règles qui encadrent la location saisonnière : « Le paysage juridique pour nos modèles est encore flou », concède Florian Delifer. La règle des cent vingt nuitées ne s’applique pas, les logements ne prévoyant pas l’hébergement des hôtes accueillis, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire. « Sur OfficeRiders, en moyenne, nos clients gagnent entre 100 euros et 300 euros en louant leur bien une demi-journée pour une réunion, indique le jeune entrepreneur. C’est deux à trois fois plus que ce qu’ils pourraient obtenir sur Airbnb. »
Même constat sur We Peps où, pour un tarif moyen de 40 euros de l’heure, les propriétaires peuvent empocher 225 euros après un événement organisé. « Les sommes sont plus importantes et ne nécessitent pas de mettre le bien en location très souvent pour dégager un complément de revenus important », souligne Benjamin Pouthier. Chez SnaptEvent, les prix explosent, allant ainsi d’une centaine d’euros à près de 5 000 euros pour un seul événement de quelques heures, auxquels il faudra retrancher les différents frais prélevés par les sociétés (de 5 % à 10 % du prix des loyers, selon les sites). Des sommes qu’il ne faudra pas oublier de déclarer à l’administration fiscale…
Toutes les typologies de biens ne se prêtent pas à ces plates-formes. Les plus populaires, sur SnapEvent, sont les logements très personnalisés, avec une décoration atypique et dont la superficie des salons atteint au moins les 25 mètres carrés, voire les 50 mètres carrés. De plus, ces entreprises, fortement implantées en région parisienne, peinent encore à toucher l’ensemble des grandes métropoles et les zones rurales. Mais leur volonté de s’implanter sur tout le territoire est bien présente.