Ecofi Investissements fait rimer éthique et performance
Ecofi Investissements fait rimer éthique et performance
LE MONDE ARGENT
Ecofi Investissements, filiale du Crédit coopératif, a pris le tournant de l’investissement socialement responsable il y a une vingtaine d’années. Un virage qui ne s’est pas fait au détriment de la compétitivité.
Sylvie Serprix
Ecofi Investissements remporte le prix Fundclass de la meilleure société de gestion de sa catégorie sur un an. Le fonds Ecofi Quant Obligations a, de plus, failli recevoir celui du meilleur fonds obligataire long terme en 2018, qui est revenu à ALM Obligations Euro ISR. « Ce prix démontre qu’investissement socialement responsable [ISR] et performance ne sont pas antinomiques. Il est important de le rappeler aux détracteurs de cette approche ! », se réjouit Pierre Valentin, le président du directoire de cette filiale à 100 % du Crédit coopératif, dont l’ensemble de la gamme est ISR, c’est-à-dire qu’elle tient compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, en plus des traditionnels ratios financiers.
Le tournant de l’ISR, pris il y a une vingtaine d’années, s’accélère, puisque la part des fonds socialement responsables est passée de 85 % de la gamme des fonds ouverts début 2018 à 100 % aujourd’hui. Ecofi Investissements gère 7,1 milliards d’euros, à fin 2018, dont 40 % pour des clients du Crédit coopératif, comme des particuliers, des associations et des entreprises de l’économie sociale et solidaire, clients historiques de cet établissement.
L’approche ISR est déclinée à la fois sur les actions internationales, le monétaire et les obligations. Le processus de gestion repose sur l’exclusion de secteurs d’activité controversés, comme l’armement, le tabac, les jeux, le charbon, ainsi que les paradis fiscaux. Puis, l’équipe de gestion, composée de seize gérants, analyse de 300 à 350 critères extra-financiers afin d’appliquer un filtre ISR. « Selon le degré d’engagement des fonds, le process ISR exclut 20 %, 40 % ou 60 % de l’univers d’investissement initial », complète Pierre Valentin.
Anticiper l’évolution du marché
Autre caractéristique forte d’Ecofi Investissements, la société de gestion fait cohabiter l’ISR avec… l’intelligence artificielle (IA). « Depuis cinq ans, nous utilisons, sur certains fonds, des processus quantitatifs reposant sur l’intelligence artificielle. Il y a une vraie complémentarité entre l’humain et l’algorithme », explique Pierre Valentin. Développés en partenariat avec la société Advestis, spécialisée dans le conseil en investissement financier, les modèles utilisés passent au crible les différentes variables financières du marché pour anticiper son évolution. « Contrairement à la gestion quantitative classique, ces modèles basés sur l’IA ne sont pas statiques, puisqu’ils apprennent régulièrement. C’est ce qui fait leur pertinence », décrypte M. Valentin.
Seuls certains fonds de la gamme bénéficient aujourd’hui de cette double approche, et d’autres projets sont prévus dans les prochains mois. La gamme s’est aussi enrichie, en décembre, d’un nouveau produit, Ecofi Agir pour le climat, investi en actions (60 % minimum) et en produits de taux sur le thème de la transition énergétique. Il est à la fois ISR, solidaire et de partage. Trois marqueurs forts de la gestion d’Ecofi. En effet, la société de gestion est pionnière sur les fonds de partage, ces produits versant tout ou partie de leurs revenus à des associations sous forme de dons : le fonds Faim et développement a été lancé dès 1983. Par ailleurs, la maison est également en pointe sur les fonds solidaires, qui consacrent de 5 % à 10 % de leur actif au financement de structures solidaires. Ils sont distribués à la fois dans le cadre de l’épargne salariale et en direct auprès des particuliers, notamment les clients du Crédit coopératif.