« Happy Valley » : grise mine et humour noir dans le nord de l’Angleterre
« Happy Valley » : grise mine et humour noir dans le nord de l’Angleterre
Par Renaud Machart
La saison 2 de cet archétype de la série britannique de qualité est diffusée sur France 3.
Il est certains personnages de série qu’on aime retrouver comme de vieux amis partis quelques mois en voyage. Catherine Cawood, sergent de police au cœur gros et quinqua au caractère trempé, en fait partie. Ce rôle principal de la série Happy Valley, de Sally Wainwright, dont la saison 2 débute sur France 3 (après Canal+ en août 2016), doit beaucoup à son interprète, Sarah Lancashire, qui forme un duo magnifique avec sa sœur à l’écran, incarnée par Siobhan Finneran – qui joue Sarah O’Brien dans Downton Abbey.
On trouve également au générique de ce deuxième opus un certain Kevin Doyle, autre transfuge de Downton Abbey. Ce policier gradé est le sujet d’un fil dramatique auxiliaire mais haletant, qui a pour seul inconvénient de constituer un parallèle trop évident avec l’intrigue secondaire de la première saison. Mais c’est bien la seule faiblesse dramaturgique que l’on puisse imputer à Happy Valley.
Le récit aurait certes pu supporter deux épisodes de plus, mais, alors qu’on dénonce souvent ici la propension au délayage de tant de séries, on ne va se plaindre du fait que Happy Valley ne tombe pas dans le travers de No Offence, de Paul Abbott, série britannique connexe et probablement inspirée par celle-ci, qui retardait un peu trop la résolution de l’énigme.
On retrouve une partie des personnages de la première saison, y compris Tommy Lee Royce (James Norton, excellent), le violeur de la fille de Catherine Cawood, qui, de sa prison, continue de tirer les ficelles et de faire succomber les âmes faibles à son charme toxique.
Formidable scénario
Et la caméra filme, façon Ken Loach, la tristesse grisailleuse de cette petite ville du nord de l’Angleterre, où il semble que les seuls passe-temps des habitants soient d’aller au pub, de dîner dans un cabaret où se produisent de miteux imitateurs d’Elvis, ou encore d’assassiner leur voisine.
Un formidable scénario, avec des dialogues souvent piquants par leur humour plus ou moins noir, et des acteurs qui ne le sont pas moins sont les ingrédients de cette réussite. Et l’on se réjouit que Sarah Lancashire ait accepté de tourner une troisième saison.
Trailer - Happy Valley - Series 2 - BBC First
Durée : 01:01
Happy Valley, créée par Sally Wainwright (RU, 2016, 6 × 52 min). Saison 2, épisodes 1 à 3. www.france.tv/france-3/happy-valley