Les députés britanniques votent pour un report du Brexit et un nouveau vote
Les députés britanniques votent pour un report du Brexit et un nouveau vote
Le Monde.fr avec AFP
Lors de précédents scrutins, mardi et mercredi, les députés britanniques s’étaient opposés à l’accord conclu entre Londres et Bruxelles puis avaient repoussé l’idée d’un « no deal ».
La première ministre, Theresa May, à la Chambre des communes, mercredi 13 mars. / MARK DUFFY / AFP
Après avoir retoqué mardi l’accord entre Londres et Bruxelles, puis s’être opposé mercredi à une sortie sans accord, les députés britanniques ont voté jeudi 14 mars pour un report du Brexit au 30 juin… et pour un nouveau vote sur le texte qu’ils ont rejeté quarante-huit heures auparavant. Jusqu’ici, le Brexit était prévu pour le 29 mars.
Mais il faut désormais que les 27 Etats membres de l’Union européenne acceptent à l’unanimité ce report au cours d’un sommet européen prévu les 21 et 22 mars. Pour cela, les dirigeants européens avaient prévenu Mme May ces derniers jours : elle doit venir avec un « changement concret » pour que ce report soit accepté. Pour cela, les députés britanniques doivent donc accepter et voter l’accord conclu entre Londres et Bruxelles, qu’ils ont rejeté par deux fois, avant ce sommet européen.
Pas de Brexit est encore possible
La Commission européenne a rappelé jeudi soir que « toute demande de prolongation de [la période de négociations prévue par] l’article 50 nécessite l’accord unanime des 27 autres pays membres » et devrait être dûment justifiée. Plus tôt, le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait invité les Vingt-Sept à être prêts à accorder « une longue prolongation » au Royaume-Uni s’il « accepte de repenser sa stratégie pour le Brexit et parvient à dégager un consensus autour de celle-ci ».
Si l’accord est encore recalé par les députés, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays participe aux prochaines élections européennes en mai, a prévenu Theresa May. Ce scénario d’un long report prolongerait l’incertitude dans laquelle est plongé le Royaume-Uni depuis qu’il a voté pour sortir de l’Union européenne en juin 2016. Il pourrait même signifier pas de Brexit du tout, a insisté la dirigeante conservatrice, qui compte bien jouer sur cette menace pour rallier à son accord les eurosceptiques de son Parti conservateur et les députés du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, son allié au Parlement.
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