Grève scolaire pour le climat : paroles de lycéens qui n’ont pas rejoint le mouvement
Grève scolaire pour le climat : paroles de lycéens qui n’ont pas rejoint le mouvement
Alors que des dizaines de milliers de jeunes ont battu le pavé dans le cadre de la grève scolaire pour le climat, d’autres lycéens ont choisi de ne pas se joindre au mouvement
Devant la grande porte du lycée Charlemagne, au cœur de Paris, quelques élèves tuent le temps sur le skatepark et les terrains de sport pendant que d’autres patientent sur le trottoir d’en face. A l’heure où la sonnerie retentit, ce n’est pas aux portes des lycées que la foule des jeunes afflue, mais le long du cortège qui va de la place du Panthéon aux Invalides.
Cependant, ils sont tout de même quelques-uns à avoir choisi de ne pas sécher les cours. Comme Lara, actuellement en première S et présente toute la journée en classe. La jeune lycéenne a décidé de ne pas rejoindre la manifestation car elle « préfère suivre les cours » et agir à sa façon « en faisant des petites actions tous les jours, comme ramasser ses déchets ».
Le refus de sécher est le motif principal qui semble avoir retenu les lycéens non grévistes. A une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale, près de la forêt de Fontainebleau, Héloïse et Paola, toutes deux élèves en première ES au lycée François-Couperin, ont les mêmes réticences.
« J’aurais bien aimé y aller mais mes absences ne sont pas justifiées et j’ai mon TPE dans une semaine, argumente Héloïse. Même si je soutiens totalement le mouvement, certaines choses sont plus importantes immédiatement. L’écologie ne nous causera des problèmes que plus tard alors que si je sèche, j’aurai des problèmes maintenant. » « Sécher les cours pour aller en manifestation c’est non, renchérit Paola. En plus mes parents n’auraient jamais été d’accord. »
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Durée : 02:07
« Les pollueurs n’en ont rien à faire des étudiants dans la rue »
Ces lycéens qui préfèrent privilégier leurs études que défendre la lutte contre le réchauffement climatique sont tout de même conscients qu’il sagit d’un problème de grande ampleur. « Le réchauffement climatique est une question urgente mais les grands pollueurs n’en ont rien à faire de voir des étudiants dans la rue, estime un jeune lycéen de la banlieue lyonnaise joint au téléphone. Je ne pense pas qu’une manifestation d’étudiants pourra régler le problème. »
De son côté, Clara, collégienne dans l’Oise, ne porte pas tous les membres du mouvement dans son cœur : « je trouve certains manifestants très hypocrites. La base de la lutte contre le climat, c’est ce que l’on consomme, et j’entends beaucoup d’entre-eux dire “on ne peut pas faire grand-chose, c’est aux politiques d’agir”. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce constat. »
Divergence d’opinions, crainte des sanctions ou encore désintérêt pour le mouvement… Les raisons de ne pas suivre la grève du 15 mars étaient nombreuses. Mais certains lycéens ont boudé les cortèges pour une autre raison, toute simple : ils n’étaient pas au courant qu’une marche avait lieu à quelques kilomètres de leur lycée. C’est le cas d’Amira et Amel, toutes les deux en première gestion administration (GA).
Pendant que d’autres jeunes déferlaient dans le défilé parisien, elles patientaient tranquillement près du lycée François-Truffaut. « Je pensais qu’il y avait seulement la marche du siècle demain » confiait Amira, confondant la grève scolaire organisée ce vendredi avec une nouvelle journée de mobilisation pour le climat, sous forme de marche, prévue le lendemain, samedi 16 mars.
Romain Philips
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