Crash en Ethiopie : les boîtes noires montrent des « similarités claires » avec l’accident de Lion Air
Crash en Ethiopie : les boîtes noires montrent des « similarités claires » avec l’accident de Lion Air
La ministre éthiopienne des transports a indiqué que le rapport préliminaire sur les causes du crash en Ethiopie serait publié dans 30 jours.
Sur le site du crash du vol d’Ethiopian Airlines, le 15 mars. / TONY KARUMBA / AFP
Les données des boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 qui s’est écrasé le 10 mars en Ethiopie, faisant 157 morts, ont mis en évidence des « similarités claires » avec le crash en octobre d’un appareil du même type au large de l’Indonésie, a annoncé dimanche 17 mars la ministre éthiopienne des transports.
« Lors de l’enquête sur l’enregistreur des paramètres (FDR - Flight data recorder), des similarités claires ont été notées entre le vol 302 d’Ethiopian Airlines et le vol 610 de Lion Air », a déclaré la ministre Dagmawit Moges au cours d’une conférence de presse.
La ministre, interrogée à plusieurs reprises par des journalistes sur la question, n’a pas précisé quelles étaient ces similarités. Elle a en revanche indiqué que le rapport préliminaire sur les causes du crash en Ethiopie serait publié dans 30 jours.
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L’accident de dimanche, qui a provoqué la mort des 157 personnes à bord de 35 nationalités, est le second en moins de cinq mois pour le Boeing 737 MAX 8, désormais cloué au sol dans de très nombreux pays, dont les Etats-Unis.
Les boîtes noires retrouvées sur le lieu du crash - le FDR ainsi que l’enregistreur des discussions dans le cockpit - avaient été envoyées en France pour analyse. Dimanche, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français a annoncé sur Twitter que « les données contenues (dans les boîtes noires) avaient été téléchargées avec succès » et « remises à l’équipe d’enquête éthiopienne ».
Montées et descentes irrégulières
Depuis le crash, de nombreux experts et responsables ont évoqué des « similarités » entre les crash de mars et d’octobre. Comme dans le cas de la compagnie indonésienne Lion Air, la chute du Boeing d’Ethiopian Airlines a eu lieu peu de temps après le décollage. Les deux appareils ont connu des montées et des descentes irrégulières juste après avoir décollé.
L’enquête sur l’accident de Lion Air a pour le moment mis en cause un dysfonctionnement sur le système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l’avion, le MCAS (Manoeuvering Characteristics Augmentation System).
Le MCAS, conçu spécialement pour les 737 MAX afin de remédier à des moteurs plus gros et plus lourds que ceux équipant les 737 d’ancienne génération, met l’avion en « piqué » lorsque l’appareil est en décrochage afin de regagner de la vitesse - sur la base d’une appréciation erronée dans ce cas.
Le New York Times a rapporté jeudi que le pilote aux commandes du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines avait rencontré une situation d’urgence immédiatement après le décollage, demandant d’une « voix paniquée » un retour alors que la vitesse de l’avion augmentait dangereusement.