Mali : lourd bilan après l’attaque d’un camp militaire
Mali : lourd bilan après l’attaque d’un camp militaire
Le Monde.fr avec AFP
Un groupe de présumés djihadistes a pris d’assaut une base de l’armée malienne dans la région de Mopti, dans le centre du pays.
Des militaires français et maliens à Tombouctou (Mali), le 6 juin 2015. / PHILIPPE DESMAZES / AFP
Dimanche avant l’aube, un commando appartenant à un groupe de djihadistes présumés, arrivé à moto et à bord de plusieurs véhicules, a lancé une attaque contre le camp militaire malien de Dioura, dans le centre du pays. « Nos hommes ont riposté. Moi, j’ai vu au moins quatre corps par terre. (…) Il y a beaucoup de dégâts », a indiqué une source militaire malienne citée par l’Agence France-Presse (AFP) sous le couvert de l’anonymat et dans l’attente d’un communiqué officiel du ministère de la défense.
Aucun bilan précis n’avait toutefois été établi en début d’après-midi. Les estimations varient de quatre à quinze tués, mais des sources militaires et sécuritaires ont affirmé à l’AFP que les pertes avaient été lourdes. « Plusieurs militaires ont été tués et portés disparus », a déclaré une source à l’AFP. Une autre source sécuritaire malienne a de son côté évoqué « un lourd bilan d’au moins huit morts ».
Des violences djihadistes persistantes
« Il y a des militaires qui sont morts, d’autres disparus, d’autres blessés. Je ne veux pas non plus confirmer ou infirmer le chiffre de quinze militaires tués. Un homme vu couché n’est pas forcément mort », a ajouté cette source. Par ailleurs, une source sécuritaire étrangère a rapporté à l’AFP que des « vérifications » étaient « en cours pour confirmer ou pas le chiffre d’au moins quinze morts » avancé par des civils dans la localité de Dioura.
Malgré la mission des Nations unies au Mali (Minusma), une forte présence militaire française et la création de la force militaire régionale du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad), les violences djihadistes persistent dans le pays, avec deux cent trente-sept attaques recensées en 2018, soit onze de plus qu’en 2017, selon l’Organisation des Nations unies.
Les autorités maliennes et les forces internationales avaient espéré une baisse des violences dans le centre après avoir donné pour mort fin novembre le prédicateur radical peul Amadou Koufa, principal chef djihadiste dans la région. Il serait cependant vraisemblable que ce dernier soit toujours en vie, a concédé l’état-major français, après l’apparition récente dans une vidéo d’un homme présenté comme Amadou Koufa.