« Gilets jaunes » : le préfet de police remplacé, des manifestations interdites dans certains quartiers
« Gilets jaunes » : le préfet de police remplacé, des manifestations interdites dans certains quartiers
Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé plusieurs mesures de réorganisation du maintien de l’ordre, deux jours après des violences dans la capitale.
Entretien à l’Elysée à la suite des manifestations le 18 mars 2019. / JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
Le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, lundi 18 mars, que le préfet de police de la préfecture de Paris, Michel Delpuech, serait relevé de ses fonctions dès le conseil des ministres de mercredi. Il sera remplacé par l’actuel préfet de Gironde, Didier Lallement. Une décision prise deux jours après une manifestation de « gilets jaunes » particulièrement violente, au cours de laquelle de nombreux commerces des Champs-Elysées ont été dégradés.
Le premier ministre a également annoncé que les manifestations dans les quartiers les plus touchés par les violences seront interdites lorsque l’exécutif aura connaissance de la participation « d’éléments ultras ». Il a cité le secteur des Champs-Elysées à Paris, la place Pey-Berland à Bordeaux, et la place du Capitole à Toulouse. En cas de manifestation, « nous procéderons à la dispersion immédiate de tous les attroupements », a-t-il prévenu.
« Consignes inappropriées »
M. Philippe a aussi demandé à la ministre de la justice, Nicole Belloubet, d’« augmenter très nettement le montant de l’amende encourue pour participation à une manifestation interdite » – actuellement, l’amende maximale est de 38 euros. Le premier ministre, qui a dit vouloir « renforcer la fermeté de notre doctrine de maintien de l’ordre », a, par ailleurs, annoncé que les détachements d’action rapide (DAR) seraient transformés en « unité anticasseurs ».
Ces décisions ont été prises au cours d’une réunion présidée par Emmanuel Macron, qui s’est déroulée en fin de matinée à l’Elysée en présence d’Edouard Philippe, du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, de son secrétaire d’Etat, Laurent Nunez, et de la ministre de la justice, Nicole Belloubet. Matignon avait reconnu dès dimanche des « dysfonctionnements » du dispositif de sécurité face à la flambée de violence.
« Des consignes inappropriées ont été passées pour réduire l’usage » des lanceurs de balles de défense (LBD), a déploré Edouard Philippe lundi.