Brexit, populisme, train de rêve… L’Europe en replays ce week-end
Brexit, populisme, train de rêve… L’Europe en replays ce week-end
Par Catherine Pacary
Chaque samedi, « La Matinale du Monde » propose une sélection de programmes à voir en différé.
Image extraite de « Brexit, les coulisses d'un mensonge », le 2 avril sur France 5. / GALAXIE PRESSE
LA LISTE DE LA MATINALE
Alors que Theresa May, première ministre britannique, vient d’obtenir de l’Union européenne (UE) un délai jusqu’au 12 avril pour présenter un accord sur le Brexit – le divorce entre le Royaume-Uni et l’UE –, les élections du 26 mai se profilent. Un téléfilm et un débat permettent de mieux comprendre les enjeux complexes de ces échéances, alors qu’un documentaire sur l’Orient Express rappelle que l’Europe peut aussi faire rêver.
Dominic Cummings, manipulateur de « Brexit »
Le 23 juin 2016, les Britanniques votaient oui au Brexit, actant leur volonté de quitter l’UE. Trois ans plus tard, le téléfilm de Toby Haynes sort de l’ombre Dominic Cummings, éminence grise de la politique dont l’influence a été déterminante sur l’issue du scrutin. Homme supérieurement intelligent, hautain et excentrique, mais n’appartenant à aucune élite, il va, tel un ordinateur, étudier l’opinion publique pour mieux la manipuler.
Où l’on découvre AggregateIQ, un logiciel qui analyse les informations recueillies sur les réseaux sociaux, dont Facebook, afin de créer, via un algorithme, des publicités évolutives. Grâce à AggregateIQ, l’équipe de Dominic Cummings aurait ainsi diffusé un milliard de publicités ciblées. Un réseau d’influence qui rappelle Cambridge Analytica, « la machine à retourner le cerveau de la guerre psychologique », cofondée par Steve Bannon, ancien président du site d’extrême droite Breitbart et stratège de Donald Trump durant sa campagne pour la présidence américaine.
Un sujet complexe que Toby Haynes rend plus attrayant en choisissant, pour interpréter Dominic Cummings, Benedict Cumberbatch, l’acteur britannique le plus « bancable » de sa génération, qui s’est fait connaître par la série Sherlock. La proximité psychologique des deux héros n’est d’ailleurs certainement pas étrangère à ce choix…
La mise en scène dynamique, parfois à la limite du clip, accentue cette opération séduction. Le résultat – une fois passé le premier quart d’heure – s’avère très pédagogique, ce qui est plutôt appréciable pour sortir la tête de l’eau après cette plongée fascinante mais effrayante dans les coulisses labyrinthiques du pouvoir.
« Brexit », téléfilm drame de Toby Haynes, avec Benedict Cumberbatch (Royaume-Uni, 2018, 92 minutes). Disponible jusqu’au 11 juin.
BREXIT Official Trailer (2019) Benedict Cumberbatch Movie HD
Durée : 02:07
Le populisme plane dans l’air européen
Il n’y a pas qu’au Royaume-uni que le fossé s’est lentement creusé entre les élites et le peuple, au risque pour ce dernier d’être attiré par les extrêmes.
La tentation populiste était ainsi le thème d’un « C dans l’air » particulier et hors les murs cette semaine. Pour traiter cet autre sujet européen complexe, l’émission sociétale quotidienne de France 5 a choisi de se délocaliser à la rencontre des peuples en colère. En Angleterre bien sûr, puis dans la Hongrie de Viktor Orban, dans l’Allemagne de l’AfD (Alternative für Deutschland), dans la France des « gilets jaunes » et dans l’Italie de Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), où a été réalisé un entretien avec… Steve Bannon, ex-conseiller du président américain Donald Trump.
Parmi les autres personnalités interviewées : Luigi Di Maio, le jeune vice-président du Conseil italien, Karin Kneissl, ministre des affaires étrangères en Autriche, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen et Nathalie Loiseau, ministre française des affaires européennes.
C dans l’air spécial. Europe, la tentation populiste, de Marie Lorrand (France, 2019, 93 minutes), jusqu’au 26 mars. Egalement en podcast ici.
Soirée spéciale : Europe : la tentation populiste 19.03.2019
Durée : 01:32:48
« L’Orient Express », trait d’Union
Lorsque, le 4 octobre 1883, l’Orient-Express quitte la gare de Strasbourg, qui ne s’appelle pas encore la gare de l’Est, à Paris, direction Constantinople (Istanbul) en Turquie, c’est l’aboutissement d’un des plus grands projets européens.
Ce train de rêve, réalisé comme une œuvre d’art, a en effet été conçu par un Belge, Georges Nagelmackers, qui s’est inspiré des magnifiques voitures-couchettes de l’Américain Georges Pullman. Par ce train de luxe, l’homme d’affaires rêve d’unir les peuples du Vieux Continent – ou du moins ses élites. Dans les confortables wagons vont ainsi se côtoyer diplomates, politiciens et têtes couronnées, auxquels se mêlent industriels et artistes.
A l’aide de témoignages et de reconstitutions, le documentaire raconte l’épopée de cette réalisation qui rappelle que l’union peut être à l’origine de réalisations extraordinaires. Un voyage dans le temps et dans le rêve qui fait du bien. Il a d’ailleurs séduit 1 005 000 téléspectateurs samedi 16 mars (4,8 % de PDA, source Médiamétrie chez les plus de 4 ans).
« L’Orient-Express, le voyage d’une légende, » de Louis Pascal Couvelaire (France, 2018, 82 minutes). En replay sur la chaîne Youtube d’Arte jusqu’au 23 mars et rediffusion dimanche 24 mars sur Arte à 16 h 10.
Orient Express, le voyage d'une légende | ARTE
Durée : 01:22:01