Paul Manafort, l’ancien responsable de la campagne de Donald trump à la présidentielle de 2016, à son arrivée au tribunal de Washington, le 16 janvier 2018. / Yuri Gripas / REUTERS

L’enquête de Robert Mueller a absous Donald Trump de tout soupçon de collusion avec la Russie pendant la présidentielle de 2016. Une demi-douzaine de victimes collatérales des investigations du procureur spécial n’a pas eu cette chance. Elles sont toutes mises en cause pour avoir menti aux enquêteurs, invariablement en lien avec la Russie.

  • Paul Manafort, le deuxième directeur de campagne, a été condamné à sept ans et demi de prison pour des faits de fraude bancaire et fiscale. La justice a aussi établi que ce consultant politique a « délibérément » menti aux enquêteurs lors d’une dizaine d’interrogatoires, notamment pour les tromper sur ses contacts en 2016 et 2017 avec Konstantin Kilimnik, un ancien associé ukrainien soupçonné d’être lié aux services de renseignement de Moscou. Il lui aurait transmis des données de sondages d’opinion pendant la campagne de 2016.
     
  • Michael Cohen, l’ancien avocat personnel du milliardaire, condamné pour des faits similaires de fraude bancaire et fiscale, a également été sanctionné pour avoir menti au Congrès des Etats-Unis à propos d’un projet immobilier à Moscou. Il avait initialement affirmé que ce projet avait été abandonné au début de l’année 2016, soit avant le début des primaires républicaines. Il a admis par la suite que les discussions s’étaient, en réalité, poursuivies jusqu’en juin 2016, après que Donald Trump était devenu le candidat républicain pour la présidentielle. Michael Cohen purgera une peine de trois ans de prison ferme à partir du mois de mai.
     
  • Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, actuellement dans l’attente de sa sentence, a plaidé coupable et coopéré avec le procureur spécial Robert Mueller. Soupçonné d’avoir reçu des dizaines de milliers de dollars lors de voyages à Moscou, il a admis avoir « fait volontairement et sciemment » des « déclarations fausses, fictives et frauduleuses » au FBI concernant des conversations qu’il avait eues avec Sergueï Kisliak, l’ambassadeur de Russie en poste à Washington pendant la transition, après la victoire de Donald Trump. Michael Flynn avait faussement nié avoir demandé à ce dernier « de s’abstenir de toute escalade » après des expulsions de diplomates russes décidées par Washington, laissant entendre que la future administration de Donald Trump reviendrait sur ces sanctions prises par le démocrate Barack Obama et liées aux interférences russes pendant la présidentielle.
  • Rick Gates et George Papadopoulos, deux autres membres de l’équipe de campagne de Donald Trump, le premier associé de Paul Manafort et le deuxième consultant dans le domaine de l’énergie qui avait rejoint l’équipe de campagne du milliardaire, ont été également poursuivis, le second ayant été condamné à quatorze jours de prison. Ce dernier a menti aux enquêteurs à propos de liens avec un intermédiaire avec la Russie, Joseph Mifsud, universitaire de nationalité maltaise, qui lui avait promis des informations compromettantes sur la candidate démocrate, Hillary Clinton.
     
  • Roger Stone, un sixième proche du magnat de l’immobilier, consultant politique, « filou » autoproclamé de la galaxie républicaine, est accusé de subordination de témoins et d’avoir menti au Congrès à propos de ses liens avec le site WikiLeaks. Le vieux complice du président avait divulgué des informations préjudiciables pour Hillary Clinton quelques semaines avant l’élection. Ces informations avaient été obtenues par des pirates informatiques liés à la Russie, selon le renseignement américain.