A Ogossagou, les rescapés du massacre du 23 mars sont sous le choc. Le bilan s’est encore alourdi, atteignant au moins 160 morts. Parmi les victimes peules, on compte une majorité de femmes et d’enfants. Des blessés ont été évacués à l’hôpital de Sévaré.

Avant de s’attaquer aux habitants, les assaillants, habillés en chasseurs, selon les témoignages, et identifiés par une association peule comme appartenant à une milice d’autodéfense dogon, ont fait l’assaut d’une position de combattants peuls. Ils ont ensuite pris pour cible les maisons d’un célèbre marabout et du chef du village, qu’ils ont exécutés avec tous ceux qu’ils hébergeaient. Puis ils ont mis le feu aux cases, pourchassant les habitants à coups de machette.

Deux jours après le drame, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu sur les lieux, promettant la justice et le retour de la sécurité.

Le président de la jeunesse de l’association peule Tabital Pulaaku a accusé les autorités d’inertie. De son côté, le vice-président de l’association Ginna Dogon a appelé à ne pas « ethniciser ces victimes » : « Pour nous, qu’ils soient de n’importe quelle ethnie, ce sont des Maliens », a-t-il déclaré à l’AFP.