Richard Yu, le patron de la division mobile de Huawei, lors de la présentation d’une nouvelle gamme de produits, à Paris, mardi 26 mars. / ERIC PIERMONT / AFP

Chahuté sur son activité historique, les infrastructures télécoms, le groupe chinois Huawei poursuit sa course en avant dans le marché des smartphones, où ses ambitions de devenir numéro un mondial n’ont jamais paru aussi réalistes. Ainsi, a-t-il présenté, mardi 26 mars, à Paris, une nouvelle gamme de produits, qui doivent lui permettre de tendre vers cet objectif.

Sur scène, le patron de la division mobile, Richard Yu, n’a eu de cesse, pendant plus d’une heure, de montrer combien les performances de ses nouveaux appareils, les Huawei P30 et P30 Pro (de 799 à 1 249 euros), surpassaient celles de ses concurrents, Apple et Samsung. Puissance du zoom, qualité de l’image par faible luminosité… Les démonstrations faites en direct avaient comme objectif de prouver l’avancée technologique du chinois par rapport à ses concurrents.

Rivaliser sur tout l’écosystème des appareils connectés

Cette offensive n’est pas à prendre à la légère. En 2018, le lancement des P20 – la génération précédente de cette gamme – avait permis à Huawei d’accélérer sa conquête de parts de marché. Rien qu’en France, celles-ci ont doublé en un an. « Nous espérons que, comme les P20, les P30 nous permettront de franchir un nouveau palier », espère François Fernandez, vice-président des ventes pour la France.

Le choix de Paris pour cet événement, où avaient déjà été présentés les P20, l’an passé, n’a rien d’anodin. « C’est en Europe que Huawei a le plus de chances de prendre des parts de marché à ses adversaires, et en particulier à Samsung », relève Thomas Husson, consultant au cabinet Forrester. A l’échelle mondiale, le chinois se donne environ deux ans pour passer devant tous ses rivaux.

Et Huawei ne compte pas seulement rivaliser sur le terrain des smartphones, mais sur tout l’écosystème des appareils connectés. Richard Yu a ainsi profité de cet événement pour dévoiler toute une série d’accessoires, des oreillettes sans fils à de surprenantes lunettes connectées, permettant d’interagir avec son téléphone par la voix, développé avec le lunettier sud-coréen Gentle Monster. « Chez Huawei, on a maintenant cette approche d’écosystème, assume François Hernandez. On arrive dans le monde du tout connecté, on a vocation a se positionner sur tous les segments où on peut apporter de la connexion, et la 5G va permettre d’y arriver encore plus vite. » Reste à savoir si Huawei sera lui-même le fournisseur de cette 5G.