Tahiti : un prêtre de Papeete mis en examen pour agressions sexuelles et corruption de mineurs
Tahiti : un prêtre de Papeete mis en examen pour agressions sexuelles et corruption de mineurs
Le Monde.fr avec AFP
Deux hommes reprochent au prêtre de l’Eglise Sainte-Thérèse des attouchements lorsqu’ils étaient adolescents.
Un prêtre tahitien a été mis examen à Papeete, mardi 26 mars, pour agressions sexuelles sur mineurs de plus de 15 ans, corruption de mineurs et incitation à la consommation excessive d’alcool, ont annoncé à l’Agence France-Presse des sources judiciaires, mercredi 27 mars.
Deux jeunes majeurs, adolescents à l’époque des faits, lui reprochent des attouchements et ont alerté la Circas (Commission interdiocésaine de recours en cas d’abus sexuel) qui a prévenu le parquet.
Le prêtre catholique, d’abord placé sous statut de témoin assisté le 9 mars lors de son audition, a été mis en examen après appel du parquet. C’est la première fois, en Polynésie, qu’un prêtre est impliqué par la justice dans ce type d’affaire.
Sous contrôle judiciaire
La chambre de l’instruction du tribunal de Papeete n’a pas suivi les réquisitions du parquet de placement en détention, décidant de laisser le quadragénaire en liberté tout en lui imposant un contrôle judiciaire : il lui est interdit de quitter la Polynésie française, mais aussi de se rendre dans la paroisse de Sainte-Thérèse, où il exerce depuis 2016.
L’affaire suscite un vif émoi en Polynésie. Avant d’être entendu, le prêtre avait évoqué l’affaire avec des paroissiens de son église, devant lesquels il affirmait son innocence. Nommé dans l’île en tant que vicaire en 2014, après sept années de séminaire, le prêtre était devenu administrateur paroissial à l’église Sainte-Thérèse de Papeete deux ans plus tard, et a occupé la fonction d’aumônier du comité diocésain de la pastorale des jeunes de l’archidiocèse.
Un rassemblement de fidèles défendant le prêtre s’était constitué à sa sortie de garde à vue. L’archevêque de Papeete avait demandé par communiqué à ses « fidèles de ne pas se laisser aller aux jugements hâtifs, précipités et passionnés ». Au sein de l’Eglise, Mgr Jean-Pierre Cottanceau s’inscrit dans la « tolérance zéro » prônée par le Vatican pour les auteurs d’abus sexuels.