Benjamin Griveaux lance sa candidature pour « remettre Paris en marche »
Benjamin Griveaux lance sa candidature pour « remettre Paris en marche »
Par Denis Cosnard
L’ex-ministre va redevenir député dans un mois, tout en menant sa précampagne pour la mairie de Paris.
Benjamin Griveaux, jeudi 28 mars à Paris. / THOMAS SAMSON / AFP
Pas une minute à perdre ! Moins de vingt-quatre heures après avoir quitté le gouvernement dont il était porte-parole, Benjamin Griveaux a officiellement lancé, jeudi 28 mars, sa campagne pour devenir, dans un an, maire de Paris sous les couleurs de La République en Marche (LRM). « Oui, évidemment oui, je suis candidat pour que les Parisiens retrouvent la fierté et le plaisir de vivre à Paris », a affirmé l’élu de 41 ans, à l’issue d’un discours de quelques minutes dans un café choisi pour sa forte charge symbolique : situé place de la République, il porte comme nom la devise de la capitale, Fluctuat nec mergitur.
Devant sa mère, quelques fidèles de LRM et une nuée de caméras, l’ex-ministre a évoqué sa volonté d’« en finir avec la gestion clanique de Paris, avec l’alternance gauche-droite dont on ne sait plus bien d’ailleurs à quoi elle rime », et son souhait de « remettre Paris en marche ». Il a justifié sa volonté de partir rapidement du gouvernement par l’ampleur de la tâche qui l’attend. « On a un Everest à affronter », a-t-il déclaré. Même s’il assure disposer d’un « solide camp de base » – en l’occurrence un appareil de LRM à Paris qui lui est en partie acquis –, l’ancien socialiste a assuré qu’il n’y avait « pas un matin » où il ne se réveillait sans « une bonne boule dans ventre » à l’approche de la difficile ascension qu’il projette.
« Rien n’est complètement joué » pour Lebreton
Avant de pouvoir croiser le fer avec la maire socialiste sortante, Anne Hidalgo, et les autres candidats venus des Républicains, d’Europe Ecologie-Les Verts, de La France insoumise, etc., Benjamin Griveaux doit en effet batailler avec les quatre personnalités de son propre parti également sur les rangs. A commencer par Mounir Mahjoubi, qui a quitté simultanément le secrétariat d’Etat au numérique et mise sur son image jugée moins clivante que celle de l’ancien porte-parole.
La candidature officielle de Benjamin Griveaux, qui a obtenu la discrète bénédiction de l’Elysée, n’a pas découragé non plus le député mathématicien Cédric Villani. Ni le vice-président de l’Assemblée nationale, Hugues Renson : « La gesticulation actuelle tend à renforcer ma détermination », assure au contraire ce dernier. Quant à Anne Lebreton, adjointe au maire du 4e arrondissement et seule femme de la compétition, elle compte se déclarer officiellement dans les prochaines semaines. Malgré l’avance prise par Benjamin Griveaux, « rien n’est complètement joué », veut-elle croire.
Le jeune quadra, lui, est décidé à aller vite, afin de poursuivre son échappée. Quelques minutes après avoir officialisé son départ du gouvernement, il obtenait le ralliement de Julien Bargeton. Le sénateur de Paris était lui aussi sur la ligne de départ pour l’investiture de LRM. Il sera finalement chargé du projet au sein de l’équipe de campagne de Benjamin Griveaux. Dans la journée de jeudi, l’ex-ministre a aussi mis en ligne son site de campagne, dans lequel il met en avant son amour de Paris et des Parisiens. « C’est à eux que je veux désormais consacrer mon énergie », écrit-il.
A eux seulement ? Sans doute pas. Car Benjamin Griveaux va reprendre dans un mois le siège de député qu’il avait laissé en juillet 2017 à sa suppléante, Elise Fajgeles. A l’Assemblée, il sera le représentant non des Parisiens, mais de la nation, et devra continuer à suivre tous les sujets de la vie politique. Simultanément, Mounir Mahjoubi va lui aussi reprendre sa place au Palais-Bourbon, au détriment de sa suppléante Delphine O. « Deux hommes se lancent dans un combat de jeunes coqs. Résultat, deux femmes perdent leurs jobs. C’est très “ancien monde” », commentait, en souriant à moitié, un élu de la majorité. Pas très moderne, mais conforme à la Constitution : depuis 2009, un membre du gouvernement qui perd son portefeuille retrouve automatiquement son poste de député acquis lors des élections législatives.