François Bayrou lors du congrès du MoDem, le 17 décembre 2017 à Paris. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Des policiers ont perquisitionné mardi 2 avril à Pau le domicile de Stéphane Thérou, directeur de cabinet du maire MoDem François Bayrou, a affirmé M. Thérou au quotidien La République des Pyrénées mercredi.

Cet ancien attaché parlementaire était entendu dans le cadre de l’enquête de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) sur des soupçons d’emplois fictifs pesant sur des assistants parlementaires européens du MoDem.

« Abus de confiance, escroqueries »

Après une enquête préliminaire du parquet de Paris en mars 2017 visant une vingtaine d’eurodéputés de tous bords, puis une enquête visant le MoDem, une information judiciaire contre X, confiée à des juges d’instruction parisiens avait été ouverte en juillet 2017 pour « abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries ».

La justice cherche à savoir si des collaborateurs parlementaires ont été en partie rémunérés par les fonds publics du Parlement européen alors qu’ils étaient en réalité affectés à d’autres tâches pour le MoDem.

Le siège du parti à Paris avait été perquisitionné en octobre 2017.

Démission de Bayrou

L’enquête avait entraîné la démission de François Bayrou du poste de garde des sceaux, après celles de la ministre des armées, Sylvie Goulard, dont M. Thérou avait été l’assistant parlementaire européen, et de Marielle de Sarnez, ministre des affaires européennes, toutes deux anciennes eurodéputées MoDem.

Le maire de Pau, et président du MoDem, François Bayrou, a pour sa part jugé « rien de plus normal qu’une enquête, dont nous n’avions plus de nouvelles depuis deux ans, cherche à obtenir des informations précises sur le travail rigoureux et insoupçonnable de Stéphane Thérou ». Il a réaffirmé qu’« il n’y a jamais eu d’emplois fictifs au MoDem ». « Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance, avait cependant précisé l’ancien garde des sceaux dans une interview au journal Sud Ouest publiée en juin 2017. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là. »