En Algérie, l’élection présidentielle fixée au 4 juillet
En Algérie, l’élection présidentielle fixée au 4 juillet
Dix jours après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, à la suite de plus d’un mois de mobilisation des Algériens, le chef d’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a fixé mercredi la date de la prochaine élection.
Manifestation à Alger, le 10 avril. / RYAD KRAMDI / AFP
Après l’énorme mobilisation dans les rues depuis la fin février qui a permis de tourner la page Bouteflika, les Algériens sont appelés aux urnes le 4 juillet pour élire leur nouveau président.
La date a été fixée par Abdelkader Bensalah, qui a été désigné mardi comme chef d’Etat par intérim et a procédé le même jour « à la signature du décret présidentiel portant convocation du corps électoral à l’élection présidentielle fixée au 4 juillet 2019 », a fait savoir la présidence dans un communiqué. Mais la nomination de M. Bensalah a été fortement critiquée par les manifestants algériens qui poursuivent leur mobilisation.
Dans la matinée mercredi, des milliers de manifestants, enseignants, étudiants, médecins, gardés par un important dispositif policier, se sont à nouveau rassemblés près de la Grande Poste à Alger, cœur de la contestation qui ébranle le pays depuis sept semaines. Un appel à la grève nationale a ainsi été lancé. Tous rejettent M. Bensalah, qui a été un partisan d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika et qui est pour les manifestants une incarnation du régime en place.
« Slogans irréalistes »
Le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a mis en garde les protestataires mercredi contre « un vide constitutionnel » en Algérie, jugeant « irraisonnable » toute idée de « gérer la période de transition » en dehors des institutions. Il existe dans les manifestations des « slogans irréalistes visant à (…) détruire les institutions de l’Etat », a-t-il également déploré.
Mardi à Alger, pour la première fois depuis le début du mouvement pacifique, la police a tenté de disperser les milliers d’étudiants qui manifestaient à l’aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau.
La mobilisation continue donc malgré la démission le 1er avril du président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui était au pouvoir depuis 1999. L’annonce de sa candidature pour un cinquième mandat – pour l’élection présidentielle initialement prévue le 18 avril –, a alors provoqué une contestation massive et inédite dans tout le pays.
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La démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, est une humiliante capitulation face à une population en révolte depuis la fin février. Le mouvement de protestation le plus important des deux dernières décennies en Algérie a poussé des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
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