France 5, mercredi 10 avril à 22 h 20, documentaire

C’est d’abord un avion qui se pose sur le tarmac de LAX, l’aéroport mythique d’une ville qui ne l’est pas moins : Los Angeles. Suivi d’un gros plan sur la ville tentaculaire. Le tout sur une musique que l’on dirait tirée d’un film américain – et signée ici Gaëtan Roussel. La voix, d’abord off, est hautement reconnaissable : c’est celle de l’ancien flic Olivier Marchal, devenu acteur et réalisateur vedette de cinéma. D’ailleurs, ce Los Angeles du romancier Michael Connelly diffusé sur France 5 est d’abord et avant tout un (beau) cri d’amour du réalisateur de 36, quai des Orfèvres pour l’un des maîtres du polar.

Lire l’entretien avec Olivier Marchal (en 2014)  : « Les “poulets” ont toujours fasciné »

C’est la première fois qu’Olivier Marchal met les pieds dans la ville alpha pour tous les amateurs de films noirs, raison pour laquelle il a voulu la découvrir avec ce guide pas comme les autres qu’est Michael Connelly. Ce dernier a fait de la Cité des anges le cadre de quasiment tous ses livres au point d’en faire un personnage aussi reconnaissable qu’Harry Bosch, ce fils d’une prostituée assassinée (clin d’œil au Dahlia noir de James Ellroy, 1987, Rivage), inspecteur affecté au service des affaires non résolues du LAPD, la police de Los Angeles.

« Optimiste cynique »

Extraits de livres à l’appui, on se balade dans l’immense diversité (géographique, culturelle, sociale) de la ville, même si Connelly préfère traîner sa plume du côté des « abîmés et des déplacés, ceux qui fuient leur passé, ce qu’ils ont fait et ce qu’ils n’ont pas fait ». Car ce qui intéresse Connelly comme Marchal sans doute, c’est l’humain : « Tout le monde compte ou personne », n’est-elle pas la devise d’Harry Bosch ? En bon « optimiste cynique » – c’est ainsi qu’il se caractérise, tout comme son personnage –, Connelly décrit donc les rêves brisés des hommes dans une ville – Los Angeles – qui trouve toujours le moyen « d’arnaquer son monde ».

Lire le portrait (en 2012) : Michael Connelly, comme un journaliste

Il le fait dans une écriture très cinématographique : « Je suis un écrivain qui ne pense pas en termes de prose ou de phrases merveilleuses. J’ai un projecteur dans la tête et je vois des scènes. Mon boulot est ensuite de les retranscrire », avait-il déclaré au Monde en 2015. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il se soit autant investi dans la série Bosch – il travaillait sur la cinquième saison quand Marchal est allé à LA. Ne reste plus qu’à la visionner en rafale sur Amazon… Pour info et accrocs, c’est Titus Welliver (Dos au mur, Argo, Lost) qui incarne Bosch.

Planète polar : Le Los Angeles de Connelly. Un film (52 min) de Paolo Bevilacqua, Marc Fernandez et Jean-Baptiste Bussière réalisé par Matthieu Jaubert (France 5). www.france.tv/france-5/le-los-angeles-de-connelly.html