Quels personnages de « Game of Thrones » ont le plus de risques de mourir ? Deux démographes ont la réponse
Quels personnages de « Game of Thrones » ont le plus de risques de mourir ? Deux démographes ont la réponse
Par Diane Regny
Popularité, temps à l’écran, pratiques sexuelles, poids…, une étude française montre que les morts ne sont pas aléatoires dans la série, dont la huitième saison est sur le point de commencer.
La huitième et dernière saison de Game of Thrones (GoT) arrive en France, lundi 15 avril, et les fans impatients s’adonnent déjà aux pronostics. Qui de la reine du feu Daenerys Targaryen, du beau ténébreux Jon Snow ou de la cruelle Cersei Lannister va périr dans cette dernière saison ? La statisticienne Romane Beaufort et le sociodémographe Lucas Melissent se sont penchés sur la probabilité de mourir des personnages de la saga dans ce dernier épisode. Et certains sont plus proches du repos éternel que d’autres.
Les deux jeunes chercheurs ont commencé cette étude dans le cadre de leur deuxième année de master en démographie. Ils ont répertorié tous les personnages nommés de la série (398) et sélectionné une cinquantaine de variables, comme la noblesse, la corpulence ou le fait qu’ils soient ou non des combattants. Pour constituer leur base de données, Romane Beaufort a noté, chronomètre en main, le temps passé à l’écran par chaque personnage, le nombre de victimes ou le type d’armes utilisées. Lucas Melissent a, quant à lui, écumé les informations déjà disponibles en ligne.
Ensuite, ils ont utilisé la régression logistique, une méthode visant à déterminer la cause d’un phénomène. Elle permet, par exemple, de savoir si les femmes meurent moins que les hommes parce que ce sont des femmes ou parce qu’elles combattent moins (la deuxième option est la bonne). Les démographes ont aussi calculé les « courbes de survie » et les espérances de vie des personnages.
Les immortels de « Game of Thrones »
Principal enseignement de ce travail : les personnages principaux de Game of Thrones sont pratiquement à l’abri de la mort. « Quand un personnage apparaît dans plus de trente épisodes, il est quasi immortel, confirme Romane Beaufort. Petyr Baelish est le seul des dix-sept personnages principaux à être mort, c’est l’exception. » Ainsi, Tyrion Lannister n’a que 1,2 % de risques de mourir, Jon Snow 1,6 %, et Cersei Lannister 11,2 %.
La saison qui sera diffusée à partir de lundi en France est toutefois la dernière, et il est possible que les règles du jeu changent. La dernière bataille pour le trône de fer va s’engager, et les membres des clans opposés, dont les personnages principaux, seront très probablement décimés. « Nos résultats auraient été plus proches de la réalité sur d’autres saisons que la finale », admet Romane Beaufort. L’actrice Sophie Turner, qui incarne Sansa Stark, a d’ailleurs prévenu que la dernière saison de GoT serait encore plus sanglante que les précédentes. Pourtant, « plus de la moitié des personnages nommés sont déjà morts, 52 % exactement », s’amuse Lucas Melissent.
Les scénaristes pourraient même décider de tuer tous les personnages principaux qui étaient jusqu’ici essentiels à l’intrigue. Une possibilité d’autant plus inquiétante que le roi de la nuit n’a que 58,44 % de risques de mourir, d’après l’étude.
Les pratiques sexuelles modifient l’espérance de vie
Les experts démographes ont compilé de nombreuses variables et découvert que beaucoup d’entre elles ont un effet sur le taux de mortalité. Ainsi, les personnages les plus gros ont deux fois plus de risques de mourir que ceux qui ont une corpulence normale. « On a créé cette base de données avec un maximum de caractéristiques [sur les personnages], mais on a été très surpris de voir ce type de résultat ressortir », explique Romane Beaufort, qui a englouti les sept saisons en un mois.
Ceux qui ont des pratiques sexuelles considérées comme déviantes, comme le sauvageon Craster, qui épousait ses propres filles, sont aussi plus en danger que les autres. Ils ont trois fois plus de probabilité de mourir et quatre fois plus d’être impopulaires. Or, la popularité a un impact sur l’espérance de vie des personnages : chaque point d’impopularité augmente de 5 % la probabilité de mourir.
Bien sûr, le fait de combattre augmente aussi de trois à quatre fois la probabilité de mort. Et comme les femmes combattent moins que les hommes dans la série, elles meurent moins que leurs homologues masculins. Logique, quand on sait qu’il y a trois fois plus d’hommes nommés dans la série. Si les femmes disparaissaient au même rythme qu’eux, Westeros serait confronté à un problème démographique majeur.
Reste à découvrir si ces prédictions se confirmeront. Comme des millions de fans à travers le monde, Romane Beaufort admet qu’elle attend le 15 avril avec impatience.