Le recours de Ghosn contre la prolongation de sa détention rejeté
Le recours de Ghosn contre la prolongation de sa détention rejeté
Le Monde.fr avec Reuters
Soupçonné de malversations financières, l’ancien patron de Nissan a de nouveau été arrêté le 4 avril, moins d’un mois après sa libération sous caution.
La Cour suprême du Japon a rejeté lundi 15 avril le recours déposé par Carlos Ghosn contre la prolongation de sa détention. Soupçonné de malversations financières, l’ancien patron de Nissan a de nouveau été arrêté le 4 avril, moins d’un mois après sa libération sous caution. Carlos Ghosn a dans un premier temps été placé en détention jusqu’au 14 avril, période qui a été prolongée jusqu’au 22 avril pour permettre au procureur d’engager des poursuites.
Dans une déclaration préparée avant l’interpellation et publiée par des médias japonais, M. Ghosn s’est dit une nouvelle fois « innocent », fustigeant une arrestation « révoltante et arbitraire ». Il a également dénoncé, dans une interview aux chaînes françaises TF1 et LCI, les « mensonges » et « la démolition systématique » dont il se dit victime depuis sa première interpellation, « de la part de personnes à l’intérieur de Nissan ». Son avocat a promis d’utiliser tous les recours possibles pour obtenir sa remise en liberté.
Menace d’une quatrième mise en examen
Carlos Ghosn a été arrêté une première fois le 19 novembre 2018 pour avoir minoré ses déclarations de revenus aux autorités financières japonaises entre 2010 et 2015. Il l’a été une seconde fois le 10 décembre pour des faits similaires entre 2015 et 2018, puis une troisième le 21 décembre pour abus de confiance aggravé. Le parquet l’a mis en examen pour l’ensemble de ces charges. Après 108 jours de garde à vue et de détention provisoire, il avait bénéficié d’une libération contre le versement d’une caution d’un milliard de yens (7,9 millions d’euros), dans l’attente d’un procès qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois.
M. Ghosn est désormais sous la menace d’une quatrième mise en examen. Le parquet le soupçonne cette fois d’avoir transféré des fonds de Nissan à une société « de facto contrôlée par lui », via un distributeur de véhicules de Nissan à l’étranger, sûrement au sultanat d’Oman selon une source proche du dossier. Sur un total de 15 millions de dollars entre fin 2015 et mi-2018, 5 millions auraient été détournés, a précisé le bureau des procureurs dans un communiqué. « Le suspect a trahi sa fonction [de patron de Nissan] pour en tirer des bénéfices personnels », a-t-il ajouté.