A taille humaine, à manipuler… le gratin des arts de la marionnette à découvrir ce printemps
A taille humaine, à manipuler… le gratin des arts de la marionnette à découvrir ce printemps
Par Cristina Marino
Un vendredi sur deux, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix d’événements ou de lieux à découvrir autour d’un thème.
LA LISTE DE LA MATINALE
A l’occasion de la 10e Biennale internationale des arts de la marionnette, du 3 au 29 mai, voici quelques événements en avril et en mai pour découvrir les multiples facettes de cette discipline qui s’étend vers le théâtre d’objets et la danse, très éloignée du traditionnel Guignol, et pas uniquement destinée aux enfants.
Les 10 ans de la Biennale internationale en Ile-de-France
Teaser BIAM 2019
Durée : 00:55
Pour sa 10e édition, la Biennale internationale des arts de la marionnette, principal festival international en Ile-de-France pour cette discipline, a mis les petits plats dans les grands avec une programmation ambitieuse, qui s’étend sur un mois : quarante spectacles, dont quinze créations, proposés par quarante-sept compagnies venant de dix pays différents, répartis sur vingt-sept lieux de la région parisienne.
L’accent est mis, entre autres, sur l’alliance entre la marionnette et d’autres disciplines artistiques comme la danse, avec plusieurs rencontres entre des chorégraphes et des marionnettistes, Julie Nioche et Renaud Herbin (At the Still Point of the Turning World), Robyn Orlin et les compagnies allemande du Puppentheater Halle et sud-africaine de la Handspring Puppet Company (Save the Pedestals).
Aux côtés des grandes compagnies régulièrement programmées au Mouffetard, comme Les Anges au plafond, le Turak Théâtre, le Théâtre La Licorne ou La Bande Passante, la programmation fait également une place aux représentants de la nouvelle génération, comme Johanny Bert, Alice Laloy, Bérangère Vantusso, et à des artistes venus d’Europe, comme l’Espagnol Xavier Bobés, le Belge Patrick Corillon, l’Allemande Uta Gebert et le Néerlandais d’adoption (né en Australie) Neville Tranter.
BIAM 2019, 27 lieux dans toute l’Ile-de-France, du 3 au 29 mai.
« Imaginarium », l’expo-événement à voir en famille
IMAGINARIUM
Durée : 00:47
Les frères (jumeaux) Forman, Matej et Petr, fils de l’actrice Vera Kresadlova et du cinéaste Milos Forman, ont fondé le Théâtre des Frères Forman, une communauté artistique vivante qui ne dispose ni de scène ni de troupe permanente, formée par des « nomades du théâtre ». Ils sont à l’origine de quelques-uns des chefs-d’œuvre du théâtre d’objets européen, comme L’Opéra baroque (2003), Obludarium (2007) et Deadtown (2017).
A l’occasion d’une série de représentations à l’Avant Seine/Théâtre de Colombes (Hauts-de-Seine) en décembre 2017, Matej Forman voit dans cette salle de spectacles modulable le lieu idéal pour réaliser l’un des ses rêves les plus fous : créer une ville imaginaire grandeur nature dans laquelle les visiteurs, enfants comme adultes, pourraient s’immerger et explorer un univers totalement insolite, entre arts forains, cirque et marionnettes.
Ce rêve est devenu réalité avec l’exposition-événement Imaginarium. Elle réunit autour de Matej Forman une quinzaine d’artistes tchèques pour un parcours hors du commun à travers une série d’installations-performances et d’œuvres à toucher et manipuler.
« Imaginarium », à l’Avant Seine/Théâtre de Colombes (Hauts-de-Seine), jusqu’au 11 mai.
« Luce », à la croisée du théâtre et de la danse
Luce
Durée : 00:31
Depuis plusieurs années, la Compagnie Marizibill, fondée en 2006 par le metteur en scène Cyrille Louge, explore la thématique de la différence, du handicap et, plus largement, de la difficulté d’être. Après le diptyque Cr&atures (2014), avec Grace, pour un public adulte, Bazar monstre, pour tout public, et La Petite Casserole d’Anatole (2015), elle a choisi d’adapter le roman de Jeanne Benameur, Les Demeurées (1999), récompensé en 2001 par le prix Unicef.
Un trio de comédiennes incarne les trois personnages du récit : l’institutrice Solange, la petite fille Luce et sa mère, considérée comme l’idiote du village. Avec chacune un degré différent dans la manipulation marionnettique : l’institutrice est incarnée par la comédienne « seule » tandis que la mère n’est qu’une énorme tête-marionnette manipulée par une comédienne-danseuse. Luce, elle, est un mixte des deux : une comédienne et manipulatrice dont le corps se mélange à celui de sa marionnette. Un spectacle pratiquement sans parole qui propose différents niveaux de lecture (à partir de 7 ans).
« Luce », avec Sophie Bezard, Mathilde Chabot, Sonia Enquin. Théâtre Paris-Villette (Paris 19e), jusqu’au 5 mai.
« Bonhomme », un ingénieux jeu de construction
BONHOMME - TEASER 2016
Durée : 02:11
Créé en mars 2017, ce spectacle est né de la rencontre entre un conteur, Julien Tauber (compagnie Caktus), et un illustrateur (et scénographe pour l’occasion), Vincent Godeau.
En s’appuyant (tout en les détournant parfois) sur les structures et motifs des contes traditionnels, Julien Tauber a imaginé l’histoire de « Bonhomme », un héros que rien ne semble affecter, heureux car il ne possède rien, et qui vit dans une maison en carton sur le parking d’un centre commercial. Jusqu’au jour où son regard croise une image en papier glacé, l’œil de Princesse. Commence alors une série de péripéties qui le mèneront jusqu’au Palais de choucroute pour affronter le Roi et le Bourreau trancheur de têtes.
Vincent Godeau a imaginé un décor en forme de grand jeu de construction à partir de boîtes en carton. Chaque carton est manipulé sur scène par le conteur pour former des personnages, des objets, un palais royal, une ville… La découverte du spectacle (à partir de 7 ans) peut être prolongée (ou précédée) par la lecture de l’album paru en 2016, Bonhomme et le palais de choucroute (Seuil Jeunesse).
« Bonhomme », de Julien Tauber (Cie Caktus, texte et narration) et Vincent Godeau (décors). En tournée, notamment à La Grande Halle de La Villette (Paris 19e), le 19 avril et le 20 avril. Puis à l’Espace 600, à Grenoble, le 22 mai, dans le cadre du festival Les Arts du récit.
« Le Grand Méchant Renard », de la BD aux marionnettes
Le Grand Méchant Renard - Spectacle | Bande-annonce |
Durée : 01:23
Ce renard n’est ni grand ni méchant, bien au contraire, il est tout chétif et peureux, mais cherche par tous les moyens à reconquérir sa place au sommet de la chaîne alimentaire et à en convaincre les animaux de la ferme qui ne le prennent pas au sérieux. Sur les conseils du loup, il vole des œufs, plus faciles à subtiliser que les poules, mais il se retrouve obligé de les couver, devenant ainsi contre son gré… maman de poussins.
Ce spectacle est le fruit d’une rencontre entre une bande dessinée, Le Grand Méchant Renard, de Benjamin Renner (Ed. Delcourt, 2015), une marionnettiste québécoise, Isabelle Chrétien, et une metteuse en scène et manipulatrice de marionnettes, Cécile Hurbault, également cofondatrice, en 2005, de la compagnie Jeux de Vilains.
Seule derrière une simple table d’où surgissent les éléments de décor issus de la BD, Cécile Hurbault manipule huit marionnettes sculptées dans la mousse, inspirées des personnages de Benjamin Renner, tout en racontant l’histoire. A découvrir dès 4 ans.
« Le Grand Méchant Renard » au Musée des beaux-arts de Chartres, le 3 mai, puis en tournée à travers la France.