Prison à perpétuité pour les parents de la « maison de l’horreur »
Prison à perpétuité pour les parents de la « maison de l’horreur »
Le Monde.fr avec AFP
David et Louise Turpin ont été condamnés par la justice de Californie pour avoir retenu captifs, à leur domicile, douze de leurs treize enfants.
Le 19 avril, au tribunal de Riverside (Californie). David Turpin a été condamné, avec son épouse, notamment pour torture et séquestration de 12 de leurs 13 enfants / Will Lester / AP
Les parents de la « maison de l’horreur » ont été condamnés, vendredi 19 avril, en Californie, à la réclusion à perpétuité avec une peine de sûreté de vingt-cinq ans pour avoir infligé des tortures à douze de leurs treize enfants pendant des années. David Turpin, 57 ans, et son épouse, Louise, 50 ans, avaient plaidé coupable, en février, de quatorze chefs d’accusation, dont torture ou séquestration, dans cette affaire qui a glacé l’Amérique.
« Mes parents m’ont volé ma vie, mais je l’ai récupérée », a déclaré une de leurs filles avant le prononcé de la sentence. « Ça a été dur, mais ça m’a rendue plus forte », a-t-elle ajouté. « Je ne peux pas décrire ce que nous avons traversé en grandissant », a dit un de ses frères.
« Parfois, j’ai encore des cauchemars liés à cette période, avec mes sœurs enchaînées, par exemple. Mais c’est du passé et j’aime mes parents et je leur pardonne. »
En pleurs, les parents leur ont présenté des excuses, assurant avoir été animés par de « bonnes intentions ». « Je ne comptais pas leur faire de mal », a déclaré David Turpin, tandis que sa femme soulignait son amour pour chacun de ses 13 enfants, aujourd’hui âgés de 3 à 30 ans.
Extrême saleté et malnutrition sévère
Pendant des années, le couple avait maintenu ses enfants captifs à leur domicile, rebaptisé « la maison de l’horreur » par les médias américains, situé dans la petite ville de Perris, à une centaine de kilomètres à l’est de Los Angeles.
L’alerte avait été donnée en janvier 2018 par l’une des filles qui, après deux ans de préparatifs, avait échappé à leur surveillance.
A leur arrivée, les policiers avaient retrouvé certains des enfants enchaînés à leur lit. Tous, sauf la plus jeune, étaient dans des conditions d’extrême saleté et de malnutrition sévère.
Déscolarisés, les enfants n’avaient droit qu’à un bain par an et étaient censés dormir vingt heures par jour, selon le programme établi par leurs parents. Lorsqu’elles n’étaient pas enchaînées, les victimes étaient entravées dans différentes chambres et n’étaient pas autorisées à jouer. Plusieurs souffrent de lésions et déficiences liées à ces privations.