Après Notre-Dame, les « gilets jaunes » se préparent à manifester pour leur « acte XXIII »
Après Notre-Dame, les « gilets jaunes » se préparent à manifester pour leur « acte XXIII »
Le Monde.fr avec AFP
Le préfet de police a interdit tout rassemblement aux abords de la cathédrale de Notre-Dame, samedi 20 avril, où certains manifestants semblaient vouloir converger.
Des gilets jaunes manifestent, le 13 avril 2019, place de la République à Paris. / THOMAS SAMSON / AFP
Après une semaine dominée par l’incendie à Notre-Dame, les « gilets jaunes » comptent bien manifester samedi dans les rues de Paris et de plusieurs villes pour un nouvel « ultimatum » lancé à Emmanuel Macron. Pour leur « acte XXIII », les manifestants se sont principalement donné rendez-vous dans la capitale alors que le chef de l’État souhaite dévoiler jeudi ses réformes tirées du grand débat, dont l’annonce avait été différée en raison de Notre-Dame.
Quatre défilés sont prévus à Paris. Deux ont été autorisés, dont l’un doit partir de la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour rejoindre le campus de Jussieu (dans le 5e arrondissement). Les deux autres, dont le trajet initial prévoyait un départ depuis le secteur de Bercy, dans l’est de la capitale, pour rejoindre les Halles ou la place de l’Étoile, ont été interdits.
#Circulation | Demain samedi 20 avril, à l'occasion de plusieurs évènements de voie publique dans la Capitale, des… https://t.co/qvnk9vFHtL
— prefpolice (@Préfecture de police)
Fait nouveau à Paris, le préfet de police a interdit samedi tout rassemblement aux abords de la cathédrale de Notre-Dame où certains « gilets jaunes » voulaient converger. Cela serait de « la pure provocation », a tranché Didier Lallement. « Il n’est pas raisonnable de faire passer des manifestations de 5 000 à 10 000 personnes dans la proximité de Notre-Dame », a détaillé le préfet, évoquant les milliers de touristes ou simples badauds qui continuent d’affluer chaque jour pour se recueillir devant l’édifice.
60 000 policiers et gendarmes mobilisés
Comme lors des récentes semaines, les autorités ont également interdit aux manifestations des lieux emblématiques de plusieurs villes - les Champs-Élysées, l’hypercentre lyonnais ou la place du Capitole à Toulouse - par crainte des débordements qui avaient notamment émaillé le premier « ultimatum » le 16 mars.
Les « casseurs se sont à nouveau donné rendez-vous demain, dans certaines villes de France, à Toulouse, à Montpellier, à Bordeaux et en particulier à Paris », a affirmé vendredi le ministre de l’Intérieur. Christophe Castaner a par ailleurs fait savoir que plus de 60 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés dans tout le pays.
Emotion autour de la polémique sur les dons autour de Notre-Dame
L’ampleur de la participation sera scrutée avec attention à l’issue d’une semaine où l’incendie de la cathédrale a relégué au second plan la mobilisation des « gilets jaunes », qui réclament depuis cinq mois plus de pouvoir d’achat et davantage de démocratie directe. Sur Facebook, certains « gilets jaunes » disent espérer pouvoir concilier le respect de « l’émoi national » suscité par Notre-Dame avec la dénonciation de la politique du chef de l’État, dont ils réclament la démission depuis le 17 novembre 2018, premier samedi de mobilisation.
D’autres « gilets jaunes » comme Jérôme Rodrigues ont préféré rebondir sur la polémique née après la décision des plus grandes fortunes françaises de donner des centaines de millions d’euros pour aider à la reconstruction de Notre-Dame. « Les gilets jaunes remercient les généreux milliardaires donateurs pour sauver Notre-Dame et leur proposent de faire la même chose avec les MISÉRABLES », a-t-il écrit sur Facebook, en appelant à se mobiliser pour l’acte 23.
Samedi dernier, les manifestations des « gilets jaunes » avaient rassemblé 31 000 personnes, dont 5 000 à Paris, selon les chiffres officiels régulièrement contestés par les manifestants.
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