L’année 2019 a plutôt bien démarré sur le marché du travail. Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a reculé de 0,7 %, de début janvier à fin mars, pour s’établir à un peu moins de 3,65 millions sur l’ensemble du territoire – outre-mer compris. Dévoilées, vendredi 26 avril, par le ministère du travail et par Pôle emploi, ces données sont en baisse pour le deuxième trimestre consécutif. A ce stade, le tassement de la croissance, observé depuis plusieurs mois, semble donc ne pas avoir pour effet d’augmenter les chiffres du chômage.

Ceux qui bénéficient le plus de cette évolution sont les personnes de 25 à 49 ans (− 1 % au premier trimestre, en métropole). Autre indicateur encourageant : les seniors à la recherche d’une activité voient également leurs effectifs fondre légèrement (− 0,4 % en trois mois). Pour les jeunes, en revanche, c’est la stabilité qui prévaut, entre janvier et mars (avec, toutefois, un reflux de 1 % si l’on raisonne sur les douze derniers mois).

Un gros point noir subsiste : les effectifs des personnes inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an continuent de s’accroître (+ 0,3 % au cours du premier trimestre ; + 3,5 % en un an). Précision importante : le phénomène englobe ceux qui n’ont occupé aucun poste (catégorie A) mais aussi ceux qui ont exercé une activité réduite (catégories B et C).

Tendances positives

La publication de ces statistiques intervient deux jours après celles diffusées, mercredi, par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS) – la structure qui coiffe le réseau des Urssaf. Selon elle, les déclarations d’embauche (hors intérim) étaient restées quasiment stables au cours des trois premiers mois de l’année (− 0,1 %). Derrière cette relative atonie, des tendances positives se dégagent, puisque les recrutements en CDI continuent de progresser (+ 2,4 % durant le trimestre écoulé ; + 5 % en un an). Parallèlement, les CDD de moins d’un mois voient leur nombre refluer de 0,8 % en trois mois. Autant de pourcentages qui témoignent d’une amélioration, modeste, de la qualité de l’emploi.

Et pour la suite ? Dans l’ensemble de l’économie (en incluant donc le secteur non marchand), les effectifs des personnes occupant un emploi devraient progresser au premier semestre « sur la tendance de 2018 », avec la création de quelque 85 000 postes, d’après la dernière note de conjoncture de l’Insee, publiée à la mi-mars. Le taux de chômage, lui, devrait poursuivre sa – très lente – décrue, atteignant 8,7 % de la population active à la mi-2019, soit 0,4 point de moins en un an. On est loin encore du ratio de 7 %, l’objectif qu’Emmanuel Macron s’est fixé à la fin de son quinquennat. Jeudi soir, lors de sa conférence de presse à l’Elysée, le président de la République a, cependant, affirmé que cette cible pouvait être atteinte si les réformes se poursuivent au même rythme.