Le Kényan Eliud Kipchoge à l’arrivée du marathon de Londres, dimanche 28 avril. / PAUL CHILDS / REUTERS

Le recordman du monde kényan Eliud Kipchoge a de nouveau démontré sa supériorité en remportant pour la quatrième fois le marathon de Londres, dimanche 28 avril. Vainqueur en 2 h 02 min 37 sec d’une course très relevée, le « King » Kipchoge a encore une fois paru intouchable tout au long des 42,195 km de la reine des courses de fond.

Profitant de la foulée du meilleur coureur du monde, Mosinet Geremew a pris la deuxième place en 2 h 02 min 55 sec – un temps plus rapide que l’ancien record du monde de Dennis Kimetto (2 h 02 min 57 sec). Enfin, Mule Wasihun a décroché la troisième place en 2 h 03 min 16 sec, soit le neuvième chrono de l’histoire.

Mo Farah déçu

Plus loin, décroché du groupe de tête à partir du 25e kilomètre, l’idole locale Mo Farah a longtemps menacé son propre record d’Europe, établi lors de sa victoire à Chicago l’an dernier. Mais avec une cinquième place en 2 h 05 min 39 sec (il était troisième l’an dernier), il échoue à 28 secondes de son record. « Quel temps de Kipchoge, bravo à lui !, a réagi Farah au micro de la BBC. Je suis déçu de mon résultat, alors que l’entraînement s’était bien passé. »

Quadruple champion olympique sur la piste (5 000 m et 10 000 m), le Britannique semble trouver, à 36 ans, ses limites sur la distance après avoir vécu une semaine mouvementée. L’athlète se retrouve au cœur d’une mystérieuse affaire d’agression, à l’origine d’une virulente passe d’armes avec une autre légende de l’athlétisme, l’Ethiopien Haile Gebreselassie.

En stage en Ethiopie fin mars pour préparer le marathon de Londres, Farah assure avoir été volé dans un hôtel détenu par Gebreselassie. Le double champion olympique éthiopien accuse en retour Mo Farah d’un comportement « honteux » et d’avoir agressé un couple dans la salle de sport de l’établissement, l’obligeant à jouer les médiateurs avec la police. « J’étais concentré sur la course, je n’y ai pas pensé [à cette affaire], a assuré Farah. J’ai juste fait ce que j’avais à faire. »

Kosgei, septième femme la plus rapide

Chez les femmes, la Kényane Brigid Kosgei a décroché sa première victoire à Londres en 2 h 18 min 20 sec, devant sa compatriote Vivian Cheruiyot (2 h 20 min 14 sec) et l’Ethiopienne Roza Dereje (2 h 20 min 51 sec).

Contrairement aux hommes, qui ont suivi les lièvres sur un rythme très élevé, les favorites sont parties avec une vitesse étonnamment « lente », pour un premier semi-marathon couru en 1 h 11 min 38 sec. Brigid Kosgei a ensuite brutalement accéléré au 25e kilomètre : seule Vivian Cheruiyot a réussi à la suivre quelques minutes de plus, avant que Kosgei ne s’envole seule. Dauphine de Cheruiyot l’an dernier, Kosgei a inversé les rôles en courant le second semi en 1 h 06 min 42 sec. Une accélération impressionnante qui lui permet de battre son record personnel et de devenir la septième femme la plus rapide sur la distance.