Facebook emploie environ 15 000 modérateurs à travers le monde. / Dado Ruvic / REUTERS

Les modérateurs de Facebook, chargés de débarrasser le réseau social de ses pires contenus en décidant de supprimer (ou non) les messages et images qui y sont postées par des utilisateurs, ont beaucoup fait parler d’eux ces derniers mois. Plusieurs enquêtes publiées dans la presse (dont Le Monde) ont décrit la difficulté de ce travail, psychologiquement éprouvant. Certains modérateurs, employés par un sous-traitant à Austin (Texas), ont notamment critiqué des conditions de travail bien éloignées des standards de la Silicon Valley.

Mercredi 13 mai, Facebook a annoncé, dans un communiqué, une augmentation du salaire de ses modérateurs américains, et plus largement de toutes les personnes travaillant pour Facebook aux Etats-Unis à travers des sous-traitants. C’est le cas de la plupart de ses modérateurs, mais aussi des personnes assurant la restauration des équipes, le transport ou encore la sécurité.

22 dollars de l’heure

« Nous nous engageons à payer tous nos sous-traitants aux Etats-Unis à un niveau qui corresponde davantage au coût de la vie des lieux où ils travaillent », écrit Facebook. Leur salaire minimum, qui s’élevait jusqu’ici à 15 dollars de l’heure (13,35 euros), passera à 20 dollars dans la baie de San Francisco, à New York et Washington, et 18 dollars à Seattle.

Mais « pour les personnes qui modèrent du contenu sur Facebook, nous allons procéder à de plus importantes augmentations », précise l’entreprise. Ils seront payés au moins 22 dollars de l’heure dans la baie de San Francisco, à New York et à Washington, 20 dollars à Seattle et 18 dollars dans toutes les autres agglomérations américaines. Et ce, à partir de l’année prochaine. Facebook ajoute réfléchir à implémenter « des standards similaires » dans les autres pays où il fait appel à des sous-traitants.

Une option pour flouter les images

Au-delà de la rémunération, l’entreprise annonce quelques modifications des conditions de travail afin d’améliorer le bien-être des modérateurs américains. Ceux-ci ont déjà accès gratuitement à des psychologues, présents dans les locaux, mais pas forcément à toute heure. Facebook veut qu’ils soient désormais présents durant la totalité des heures de travail, horaires de nuit compris. Une option sur le logiciel qu’ils utilisent sera aussi mise en place, leur permettant s’ils le souhaitent de flouter les images avant de les analyser.

Enfin, Facebook s’engage à effectuer des études, deux fois par an et sur chacun de ses sites de modération à travers le monde, visant à évaluer le bien-être et les besoins de ses modérateurs. Et promet d’utiliser ces résultats pour améliorer son fonctionnement.

15 000 modérateurs travaillent ainsi pour Facebook, aussi d’une équipe plus large de 30 000 personnes consacrées à la politique des contenus sur la plate-forme. Ils sont répartis dans une vingtaine de centres à travers le monde, dont l’emplacement précis n’est pas connu. Facebook a considérablement augmenté son équipe de modérateurs ces dernières années, face aux nombreuses critiques ayant pointé différents manquements (images historiques supprimées, propagande djihadiste pouvant engranger des milliers de vues, etc.).