Des associations propalestiniennes organisent un contre-événement à l’Eurovision en Israël
Des associations propalestiniennes organisent un contre-événement à l’Eurovision en Israël
Par Noura Doukhi
Brian Eno et plusieurs artistes participent au programme « Globalvision » sur Internet diffusé samedi 18 mai en même temps que le concours de chanson à Tel-Aviv.
Alors que Tel-Aviv s’apprête à accueillir la finale du Concours Eurovision de la chanson 2019, samedi 18 mai, une émission en ligne baptisée « Globalvision » appelle à boycotter le programme culte de radio-télévision pour dénoncer l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Des artistes palestiniens seront retransmis en direct de Londres, Dublin, Haïfa – une ville qui rassemble une large communauté arabe dans le nord d’Israël –, et Bethléem, en Cisjordanie, durant toute la durée de la finale de l’Eurovision.
Sept personnalités d’origine anglaise, palestinienne, irlandaise et écossaise, travaillant dans l’industrie du spectacle, sont à l’origine de l’initiative née en mars. Parmi elles, Brian Eno, célèbre musicien et producteur britannique. Plusieurs activistes, principalement Palestiniens, les ont rejoints pour organiser l’événement. « Le but est d’attirer l’attention sur la violation des droits des Palestiniens par Israël », explique Najwan Berekdar, coorganisatrice de « Globalvision » et membre de l’association israélienne Zochrot.
« Cette année, l’Eurovision sert à occulter de terribles réalités, comme la répression militaire et culturelle exercée contre les communautés palestiniennes, et l’oblitération continue de la terre palestinienne », a déclaré le mouvement sur son site Internet.
Quatre scènes musicales
Quatre scènes musicales situées à Londres, Dublin, Haïfa et Bethléem, accueillent des musiciens et des artistes palestiniens, comme le chanteur pop Bashar Murad, invité à se produire sur la scène de Bethléem. Ces prestations seront retransmises en direct sur le site de l’événement. Des performances enregistrées ainsi que des messages provenant d’artistes internationaux seront également diffusés.
Plus de deux cents personnes ont annoncé sur le groupe principal Facebook qu’elles participeraient à l’événement. Parmi elles, de nombreux étudiants, comme Cecily Batman, étudiante de 20 ans à Cambridge. « J’ai découvert le Globalvision sur Internet, alors que je cherchais des événements alternatifs à l’Eurovision qui soutiendraient la Palestine. Je ne peux pas regarder l’Eurovision en sachant que [le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou va bénéficier de tout un prestige international qui lui servira à justifier l’oppression envers les Palestiniens », s’indigne t-elle.
Dans certaines villes, comme à Stockholm ou à Ramallah, des soirées sont organisées pour regarder le Globalvision en direct. Le contre-événement aura lieu durant les quatre heures de la finale de l’Eurovision, qui se tiendra dans la soirée de samedi à Tel-Aviv. « Notre initiative n’est pas tournée contre le programme de l’Eurovision. Nous souhaitons au contraire rappeler les valeurs originelles du concours à savoir l’inclusion et la diversité. C’est en ce sens que nous organisons Globalvision », affirme la coorganisatrice de l’événement, Najwan Berekdar.
Depuis que la chanteuse israélienne Netta Barzilai a remporté le Concours Eurovision de la chanson 2018, assurant à son pays l’organisation de la 64e édition, de nombreux appels au boycottage ont été lancés. Mais aucune délégation n’a renoncé à sa participation.
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