La numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, s’est opposée vendredi 17 mai à toute idée de démantèlement du groupe. La volonté de casser la surpuissance de ce géant aux 2,7 milliards d’utilisateurs mensuels sur l’ensemble de ses plates-formes – Facebook, Instagram et WhatsApp – a ressurgi depuis la prise de position, la semaine dernière, d’un cofondateur de Facebook. Dans un texte publié dans le New York Times, Chris Hughes affirme notamment :

« Le pouvoir de Mark [Zuckerberg] est incroyable, et dépasse de loin celui de n’importe qui au gouvernement ou dans le secteur privé. (…) Le pouvoir de Mark est sans précédent et antiaméricain. (…) Il est temps de démanteler Facebook. »

Sur la chaîne de télévision américaine CNBC, Sheryl Sandberg a répondu indirectement : « Vous pouvez nous démanteler, démanteler d’autres groupes technologiques, mais vous ne réglerez pas les problèmes plus fondamentaux qui inquiètent les gens. » Selon elle, le démantèlement de Facebook n’apporterait pas de réponse aux questions de protection de la vie privée et à la montée en puissance des géants chinois.

Lourdes réformes du groupe

Facebook est sous le feu des critiques depuis de nombreux mois alors que les scandales sur les données privées se sont multipliés. Le dernier en date remonte à mardi, avec la révélation d’une faille concernant WhatsApp. L’application de messagerie cryptée a été infectée par un logiciel espion donnant accès à tout le contenu des smartphones visés grâce à un simple appel.

Sur CNBC, Sheryl Sandberg a admis que « Facebook [avait] la responsabilité de mieux faire pour regagner la confiance des utilisateurs » en coopérant davantage avec les autorités nationales. Elle a en ce sens évoqué la rencontre récente entre le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et le président français, Emmanuel Macron.

Vingt-six pays et géants d’Internet, dont Facebook, ont notamment rallié « l’appel de Christchurch » lancé mercredi à Paris, s’engageant à empêcher le téléchargement et la diffusion de contenus à caractère terroriste.

Affaire Cambridge Analytica : pourquoi c’est grave pour Facebook et ses utilisateurs
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