Nintendo retire deux jeux pour se mettre en conformité avec la loi belge
Nintendo retire deux jeux pour se mettre en conformité avec la loi belge
Par Corentin Lamy
Selon l’autorité belge, ces jeux incorporant des pochettes-surprises sont assimilables à des jeux d’argent.
Clap de fin pour Animal Crossing : Pocket Camp et Fire Emblem Heroes en Belgique, deux jeux Nintendo sortis sur Android et iOS. Nintendo a annoncé que ces deux jeux sortis en 2017 ne fonctionneraient bientôt plus en Belgique à compter du 27 août 2019, préférant arrêter de les distribuer « en raison d’une situation ambiguë concernant certaines méthodes de monétisation ».
La société japonaise précise que « les futurs titres utilisant des méthodes de monétisation similaires ne seront pas lancés » non plus en Belgique. Pourraient être concernés les jeux Mario Kart Tour (disponible dès demain pour certains joueurs triés sur le volet) ou Dr. Mario World (prévu pour cet été).
Le cas des « loot boxes »
La « situation ambiguë », évoquée par Nintendo, découle de la nouvelle politique belge en matière de régulation des loot boxes, ces pochettes-surprises virtuelles payantes qui permettent de bénéficier de bonus dans un jeu vidéo.
Si l’industrie dans son ensemble défend son droit d’incorporer des pochettes-surprises payantes dans ses jeux, le législateur belge a, en effet, décidé qu’elles s’apparentaient à des jeux de hasard et devaient en conséquence être régulées comme telles. En commençant, par exemple, par être interdites aux mineurs.
Nintendo préfère donc se retirer du marché plutôt que de modifier ses jeux pour en retirer toute composante aléatoire payante, mais d’autres acteurs ont préféré s’adapter. Quatre éditeurs de jeux très populaires, comme Blizzard et son Overwatch, ont ainsi proposé des versions modifiées de leurs titres sur le territoire belge. Electronic Arts, qui s’y est refusé, allait « probablement » être poursuivi et risquait « une amende considérable », expliquait en novembre Etienne Marique, le magistrat qui préside la Commission des jeux de hasard belge.
La France, elle, s’est pour le moment abstenue de trancher la question des loot boxes. En février 2018, Mounir Mahjoubi, alors secrétaire d’Etat au numérique, avait renvoyé la balle à un groupe de travail constitué de représentants de l’industrie et de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). En novembre, l’Arjel prévoyait d’annoncer sa position entre le 21 et le 23 mai.