Festival de Cannes 2019, jour 9 : Kechiche et Bellocchio à l’affiche
Festival de Cannes 2019, jour 9 : Kechiche et Bellocchio à l’affiche
Alors que la fin de la compétition se profile, deux films sont présentés ce jeudi, « Mektoub, My Love : Intermezzo », d’Abdellatif Kechiche, et « Le Traître », de Marco Bellocchio.
En cet avant-dernier jour de la compétition cannoise, un film attendu fait son entrée en lice, celui d’Abdellatif Kechiche, Mektoub, My Love : Intermezzo. A l’instar de Quentin Tarantino, Abdellatif Kechiche avait vu son film retenu dans la dernière ligne droite, après que la première sélection comptant 19 titres en compétition avait été annoncée à la mi-avril par le délégué général, Thierry Frémaux. Monté dans un premier temps dans une version de quatre heures, le long-métrage a été réduit d’une demi-heure pour sa présentation aux festivaliers. Ce film est la suite du premier volet, Mektoub My Love : Canto Uno, sorti en 2018, qui avait été sélectionné au festival de Venise, qui se déroulait à Sète, à l’été 1994, autour d’une bande de jeunes occupés à se baigner, à danser, à s’aimer.
Saga à vocation autobiographique
Le deuxième volet est « une histoire fleuve et un portrait extraordinaire de la jeunesse des années 1990 », a commenté Thierry Frémaux lors de sa sélection. On y retrouvera les jeunes comédiens découverts dans le premier épisode – notamment Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Marie Bernard, Kamel Saadi, et Lou Luttiau. Avec ce nouvel opus de sa saga à vocation autobiographique, le cinéaste de 58 ans fait son retour au festival français, six ans après y avoir remporté, en 2013, la Palme d’or (avec ses deux actrices) pour La Vie d’Adèle.
L’Italien Marco Bellocchio, 74 ans, qui arrive sur la Croisette pour présenter Le Traître, n’était pas venu à Cannes depuis dix ans. Il avait alors défendu Vincere, dans lequel il déterrait un chapitre méconnu de la vie privée du dictateur italien Benito Mussolini (1883-1945) – comment il s’était débarrassé de son amante et de leur enfant pour ne pas porter tort à sa vie sociale et politique. Malgré sa force, le film n’avait pas reçu de prix. La seule distinction rapportée de Cannes fut un double prix d’interprétation, en 1980, l’un pour Anouk Aimée, l’autre pour Michel Piccoli, pour Le Saut dans le vide. Le nouveau film de Bellocchio revient sur un épisode de l’histoire récente de l’Italie, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne, dans les années 1980, avec Fausto Russo Alesi dans le rôle du juge Falcone.