En Côte d’Ivoire, des mesures pour lutter contre la chute des prix de la noix de cajou
En Côte d’Ivoire, des mesures pour lutter contre la chute des prix de la noix de cajou
Le Monde.fr avec AFP
Le pays a maintenu sa place de premier producteur mondial, la production passant de 673 236 tonnes en 2017 à 761 317 tonnes en 2018.
Dans un entrepôt de noix de cajou à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en juillet 2018. / Luc Gnago / REUTERS
Les autorités ivoiriennes ont pris une batterie de mesures pour stopper la baisse vertigineuse du prix de la noix de cajou, dont le pays est le premier producteur mondial, a annoncé jeudi 23 mai le responsable de la filière. « Les prix d’achat des noix ont évolué quasi continuellement à la baisse sur la deuxième moitié de l’année 2018, passant de 2 200 dollars la tonne en début d’année à moins de 1 500 dollars la tonne [soit de 1 966 à 1 340 euros], avec de nombreux défauts dans l’exécution des contrats », a déclaré à l’AFP Adama Coulibaly, le directeur du Conseil coton-anacarde (CCA), qui gère la filière.
Pour lui, « la campagne ouverte le 15 février se déroule à un rythme beaucoup plus lent que les campagnes précédentes », en raison du « faible niveau de financement et de l’attentisme des clients vietnamiens et indiens qui ne proposent que de rares contrats aux exportateurs ». Le CCA a annoncé la « suspension de toutes les autorisations d’exportation, le temps de contrôler les contrats signés ». La filière a également opéré « des saisies de produits pour des cas d’exportations illicites », sans donner la quantité.
L’offre devrait dépasser la demande
« Des contrats signés largement en dessous de 1 200 dollars […] ne peuvent pas respecter le prix bord champ de 375 francs CFA [0,57 euro] le kilo », a souligné M. Coulibaly, évoquant « une situation grave » sur le marché mondial où « tout le monde travaille à augmenter la production. Depuis 2018, la demande et l’offre ont commencé à s’équilibrer ».
En 2019, l’offre devrait dépasser la demande, a expliqué de son côté un spécialiste, accusant les pays exportateurs, le Vietnam en tête, de refuser de constituer du stock chez eux : « Ils [les pays exportateurs] laissent le stock en Afrique et ils se servent quand ils en ont besoin. Cela met la pression sur les pays producteurs et fait chuter les prix. »
La Côte d’Ivoire a maintenu sa place de premier producteur mondial, la production passant de 673 236 tonnes en 2017 à 761 317 tonnes en 2018. Le pays, qui représente 22 % de la production mondiale, table cependant sur une récolte en baisse à 730 000 tonnes en 2019.
La noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans la coque a divers usages industriels. La noix de cajou brute est exportée vers l’Inde, le Vietnam et le Brésil, qui abritent des industries de transformation. Les principaux pays consommateurs sont l’Inde, les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine, les Emirats arabes unis et l’Australie.