Le coordonnateur de l’Alliance d’opposition à la dictature (gauche), Manuel Zelaya, le 22 décembre. / ORLANDO SIERRA / AFP

Après les manifestations, l’action en justice. L’opposition hondurienne a annoncé mercredi 27 décembre avoir déposé un recours pour « fraude » devant l’autorité électorale pour demander l’annulation de la réélection du président conservateur Juan Orlando Hernandez, vivement contestée dans le pays.

Vendredi, pourtant, le candidat de gauche Salvador Nasralla avait annoncé qu’il renonçait à disputer la victoire au chef de l’Etat sortant, après les félicitations des Etats-Unis à Juan Orlando Hernandez. Pendant près d’un mois les partisans de ce dernier, avaient manifesté pour dénoncer une « fraude » supposée lors de ce scrutin.

Le recours, a été déposé par le coordonnateur de l’Alliance d’opposition à la dictature (gauche), Manuel Zelaya. Il dénonce la « fraude dans le décompte des voix et la falsification des procès-verbaux ». M. Nasralla s’est réuni avec Manuel Zelaya pour planifier la stratégie en cas de refus du recours. Deux précédents recours de l’opposition ont déjà été rejetés par le Tribunal suprême électoral (TSE).

A la suite du vote, la publication des résultats partiels, donnait M. Nasralla vainqueur, sur 57 % des bulletins, mais après une série d’interruptions dans le système de comptage du TSE que M. Hernandez avait repris le dessus.

Trente-quatre personnes tuées dans les manifestations

Le président Hernandez, 49 ans, a officiellement été déclaré vainqueur du scrutin du 26 novembre avec 42,95 % de voix, contre 41,42 % à Nasralla, un populaire animateur de télévision de 64 ans, sans expérience politique. Après la proclamation des résultats officiels, des opposants ont bloqué des rues à travers le Honduras, provoquant des affrontements avec les policiers et les militaires durant plusieurs jours.

Selon le recours de M. Zelaya, 34 personnes ont été tuées au cours de ces manifestations. Une douzaine de pays, dont les Etats-Unis, ont reconnu Hernandez comme président élu.

L’ONU et la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont, elles, condamné « l’usage excessif de la force utilisée pour disperser les manifestations » qui ont « conduit à la mort de 12 manifestants », et les brutalités commises à l’encontre des manifestants arrêtés.