Journalistes convoqués à la DGSI : « le gouvernement n’y est pour rien », assure Emmanuel Macron
Journalistes convoqués à la DGSI : « le gouvernement n’y est pour rien », assure Emmanuel Macron
Le Monde.fr avec AFP
Le chef de l’Etat a assuré que c’est le procureur qui a demandé à ce que la journaliste du « Monde » Ariane Chemin soit auditionnée, après la plainte d’un sous-officier de l’armée cité dans des articles.
Emmanuel Macron a affirmé, vendredi 24 mai, que le gouvernement n’était « pour rien » dans la convocation de la journaliste du Monde Ariane Chemin par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), une affaire qui suscite l’indignation et les critiques depuis sa révélation mercredi.
Interrogé sur cette affaire par le youtubeur Hugo Travers, le chef de l’Etat a souligné que ce n’était « pas l’Etat » qui avait « porté plainte » à la suite de la publication d’articles du Monde portant sur les affaires d’Alexandre Benalla et citant le nom d’un sous-officier de l’armée de l’air, Chokri Wakrim.
C’est ce dernier, « qui appartient aux forces spéciales, et qui donc mène une activité confidentielle et dangereuse », qui « a porté plainte en disant : “On met mon nom en danger en disant ça.” Et c’est le procureur qui a demandé aux services que soient auditionnés ces journalistes », a expliqué Emmanuel Macron.
« Ce n’est pas une décision que j’ai prise, le gouvernement n’y est pour rien, mais il faut protéger toutes les libertés, la liberté de la presse, mais la liberté des individus aussi. »
« La presse est absolument libre »
La convocation d’Ariane Chemin à la DGSI, qui fait suite à celle de sept autres journalistes du site Disclose, de Radio France et de l’émission « Quotidien » de TMC, ayant pour point commun d’avoir enquêté sur l’utilisation d’armes françaises au Yémen, a soulevé une vague de protestations de journalistes et de personnalités politiques, qui y voient une atteinte à la liberté de la presse et au droit d’informer.
Emmanuel Macron a regretté que, dans ce contexte, « on se mette à agréger tous les sujets », tout en soulignant que ce débat avait lieu « parce que la presse est absolument libre, parce qu’il y a un pluralisme réel, parce qu’on protège les sources ».
Il a opposé cette situation à « ce qui se passe dans certains pays, en particulier à l’est de l’Europe, où il y a des dirigeants qui sont en train d’essayer de réduire ou fragilisent cette liberté », évoquant la Hongrie de Viktor Orban ou la Pologne.