« A l’université, mon engagement politique a changé ma vie »
« A l’université, mon engagement politique a changé ma vie »
Etudiante à Nanterre, Elsa est tombée dans le militantisme politique peu après son arrivée à l’université. Un engagement dont elle tire de multiples bénéfices.
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Aujourd’hui, Elsa, 20 ans, étudiante en licence de philosophie à l’université de Nanterre (Hauts-de-Seine), raconte comment le militantisme politique a changé sa vie.
Quand je suis arrivée à Paris, en septembre 2016, pour commencer mes études, j’avais déjà plus ou moins une conscience politique. Je m’engageais pour certaines causes qui me tenaient à cœur à travers des associations, du bénévolat, etc. Mais entre « je soutiens » et « je milite », ce n’est pas du tout la même chose.
J’ai commencé mes études en licence d’humanités à Nanterre, et tout a changé dans ma vie. A Paris, j’ai découvert les conférences à la Sorbonne, les bibliothèques immenses, les événements culturels ou engagés dans les musées. C’est en allant à une conférence dans ma fac, en février, lors de ma première année, que j’ai rencontré un groupe politique de l’université. Ce soir-là, nous avons échangé nos numéros de téléphone, et la semaine suivante, je participais à une de leurs réunions hebdomadaires. L’élection présidentielle approchait. C’était impressionnant pour moi de voir des étudiants de mon âge ou à peine plus âgés déjà très au fait de la politique. Et puis, au fil de la discussion, je me suis un peu détendue, surtout que je n’étais pas venue seule mais avec une amie de ma classe.
Réunions, notes, tracts…
Après quelques réunions, j’ai commencé à m’y mettre sérieusement : je suivais l’actualité et je prenais des notes pour en faire des comptes rendus, j’organisais des événements. Nous devions distribuer des tracts le matin, à la fac où ailleurs, faire des réunions à Paris pour se coordonner entre les différents groupes d’appui. Les heures que j’y consacrais, je ne les passais pas à faire autre chose, c’est vrai. Mais cela me paraissait important. Pour mes camarades et moi, il y avait une opportunité à saisir, une chance de faire enfin changer les choses, par la voie des élections. Et par toutes nos actions, peut-être et sûrement, faire réfléchir les gens et engager un réel débat politique.
Bien sûr, il m’arrivait d’être fatiguée, mais je n’ai pas eu envie de baisser les bras une seule fois, parce que j’avais des militants et militantes autour de moi, dont je partageais les valeurs, qui défendaient un monde plus juste, qui voulaient se battre pour une transition écologique. Ces valeurs-là rapprochent. Il ne s’agissait plus de dire « je suis d’accord », mais d’expliquer pourquoi je l’étais. Je me suis réellement informée, nous avions de longs débats avec les militants, avec des politiques, des discussions avec nos proches, qui finalement m’ont permis de me former et donc d’avoir une vraie motivation pour les actions militantes. Nous étions tous et toutes sur le qui-vive concernant l’actualité politique. Sans arrêt.
« La politique, c’est pour les adultes ! »
Certains ne comprenaient pas pourquoi je m’engageais là-dedans : « Surtout à ton âge ! La politique c’est pour les adultes ! » Mais je ne regrette rien. Cet engagement a été un réel changement dans ma vie. Au début, on ne réalise pas vraiment, on s’embarque dans une sorte d’aventure. Beaucoup de mes camarades sont devenus mes amis, et le soir, après les réunions, nous nous retrouvions souvent à la terrasse d’un café, à Paris, parce que la cohésion s’améliore aussi comme ça.
Peu à peu, j’ai réalisé que je n’avais pas le même emploi du temps que les autres étudiants. Il y a eu des périodes où j’ai beaucoup milité au lieu de me reposer. Cela a joué sur mon moral, surtout pendant les examens. Je travaillais beaucoup pour les cours malgré tout, mais je devais faire des choix. Face à ce type de dilemme, les enjeux politiques étaient souvent plus importants que le reste.
Je me suis surtout rendu compte que cet engagement m’apportait beaucoup dans ma réflexion et dans ma licence, car je fais beaucoup d’histoire, de philosophie. Le fait d’être très au courant de certains sujets d’actualité et des questions politiques m’aide beaucoup dans mes études.
Cet engagement personnel m’a aussi appris énormément sur la politique, sur le fonctionnement d’un groupe, sur le monde, mais aussi sur moi-même. Se battre pour ses idées n’est pas anodin, c’est une des choses qui permettent de croire en l’avenir. Et notre engagement et notre énergie ont forcément un impact sur la société, même si c’est sur le long terme.
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) accompagne la prise de parole des 15-30 ans
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes par des journalistes professionnels. Par l’intermédiaire d’ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent.
Tous leurs récits sont à retrouver sur Le Monde Campus et sur la-zep.fr.