La procédure est inévitable pour beaucoup d’Européens souhaitant rester dans le pays après le Brexit. Plus de 750 000 citoyens de l’Union européenne (UE) installés au Royaume-Uni ont demandé le statut de résident permanent (settled status en anglais), a annoncé le ministère de l’intérieur britannique.

Les Polonais sont les plus nombreux à avoir déposé une demande (plus de 100 000) suivi par les Roumains (environ 90 000) et les Italiens (plus de 70 000). Côté Français, ils étaient environ 26 500 à avoir formulé une demande.

Quelque 3,8 millions de citoyens européens vivent actuellement au Royaume-Uni. Ce settled status leur permettrait de continuer à travailler ou toucher des prestations sociales lorsque le pays aura rompu ses liens avec l’Union européenne. Que le pays sorte du giron européen avec ou sans accord, les ressortissants de l’UE ont « au moins jusqu’au 31 décembre 2020 pour poser leur candidature », a précisé le ministère de l’intérieur. Pour ceux qui arriveront après le Brexit, ils devront demander une autorisation d’entrée ou de séjour au Royaume-Uni.

« Nous voulons qu’ils restent »

Initialement fixé au 29 mars, le Brexit a été reporté au 31 octobre au plus tard, les députés britanniques ayant rejeté à trois reprises l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par la première ministre, Theresa May, qui démissionnera le 7 juin. Cet accord, basé sur le principe de réciprocité, prévoit que les Européens installés au Royaume-Uni et les 1,2 million de Britanniques présents sur le continent pourront continuer à étudier, travailler, percevoir des allocations et faire venir leur famille.

« Les citoyens de l’UE sont nos amis, nos voisins et nos collègues (…). Quelle que soit l’issue du Brexit, nous voulons qu’ils restent », a assuré le ministre de l’intérieur, Sajid Javid. Si ce dernier a jugé « extrêmement encourageants » les premiers résultats du plan mis en place pour les citoyens européens, la commission de l’intérieur de la Chambre des communes s’est, en revanche, dite « préoccupée » par le risque d’en voir certains « exclus ».

Dans un rapport publié jeudi, elle évoque des « problèmes techniques » dans le processus d’enregistrement, mais aussi les difficultés parfois rencontrées par des Européens pour établir leur droit au statut de résident permanent.

La commission met en garde contre une réédition du « scandale Windrush », le traitement d’immigrés d’origine caribéenne arrivés au Royaume-Uni après la seconde guerre mondiale, traités comme des clandestins alors qu’ils étaient pourtant censés être britanniques.

L’histoire du Brexit, épisode 2/2 : « Un accord impossible ? »
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