Et maintenant ? Pour Les Républicains (LR), les deux ou trois jours qui suivent l’annonce du départ de Laurent Wauquiez vont être décisifs, pour « conjurer le double risque de l’explosion et de la congélation », selon le secrétaire général délégué du parti, Guillaume Larrivé. Un bureau politique va être convoqué mardi 4 juin pour entériner cette démission. Selon les statuts, c’est le premier vice-président, Jean Leonetti, qui assure l’intérim dans l’attente de l’élection d’un nouveau président, qui doit se tenir dans les deux mois.

Mais, observe le vice-président, Damien Abad, « une élection dans les soixante jours, ça nous amène en août, ce n’est pas sérieux ». Il va donc falloir composer avec le calendrier. Et trouver un candidat à la succession pour prendre la tête d’un parti qui vient d’essuyer plusieurs déroutes électorales successives. « Il faut éviter l’hémorragie militante et des élus locaux, ceux qui sont tentés soit par La République en marche soit par le Rassemblement national », ajoute le député de l’Ain.

« Il faut organiser une collégialité qui travaille à recréer de la crédibilité et rassurer les élus locaux, montrer que l’étiquette LR n’est pas à arracher, estime Eric Woerth. Il faut mettre tous les ego narcissiques des uns et des autres aux oubliettes. Gérard Larcher peut être une personnalité qui articule tout ça. »

Aux yeux de nombreux cadres et militants, le président du Sénat fait figure de recours. Celui-ci doit réunir mardi soir la plupart des grandes figures de la droite et du centre droit. L’initiative, visant à rassembler sous l’égide des grands élus locaux, avait été décidée avant que Laurent Wauquiez annonce sa décision.

« Il ne faut pas ravauder, juge le président de l’Assemblée des départements de France, Dominique Bussereau, proche de Jean-Pierre Raffarin. Il faut faire un congrès constitutif d’une nouvelle alliance à l’automne, sur un positionnement qui ne soit pas une opposition systématique à Emmanuel Macron et Edouard Philippe. »

Quelle que soit l’issue, cela veut dire que la droite entre dans une nouvelle période de turbulences, qui risque de la rendre inaudible tout en la rendant friable face à la double offensive macroniste et lepéniste. « Il va y avoir la gestion LR d’un côté et la gestion des municipales et des sénatoriales de l’autre », reconnaît Damien Abad. Et ce n’est pas forcément le plus simple à conduire.