Affaire Geneviève Legay : le parquet général d’Aix-en-Provence demande le dépaysement de la procédure
Affaire Geneviève Legay : le parquet général d’Aix-en-Provence demande le dépaysement de la procédure
Le parquet appuie ainsi la demande, faite depuis le début de l’affaire, de l’association Attac et de l’avocat de la septuagénaire blessée à Nice lors d’une manifestation.
C’est un revers pour le procureur de Nice. Le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence demande le dépaysement de la procédure dans l’affaire Geneviève Legay, du nom de cette femme de 73 ans blessée après avoir été poussée par un policier lors d’une manifestation de « gilets jaunes » à Nice, le 23 mars. C’est l’association Attac, au sein de laquelle Mme Legay milite, qui a révélé sur Twitter l’information, confirmée au Monde par l’avocat de la septuagénaire, Arié Alimi.
[Thread] Affaire Geneviève Legay : Attac vient de recevoir un recommandé indiquant que le procureur général de la c… https://t.co/nWAJne4Nbc
— attac_fr (@Attac France)
Me Alimi et Attac demandent depuis le début de l’affaire que le dossier soit instruit dans un autre tribunal que Nice, dont le parquet manque, selon eux, d’impartialité. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait d’abord affirmé que Mme Legay n’avait « pas été touchée par les forces de sécurité » avant de déclarer, quatre jours plus tard, que sa chute était bien due à un « geste d’écartement du bras » d’un policier. Il avait alors ouvert une information judiciaire contre l’agent pour « violences volontaires » par personne dépositaire de l’autorité publique. Autre grief contre le procureur : il a confié l’enquête à une policière qui n’était autre que la compagne du commissaire ayant donné l’ordre de la charge.
Selon Attac, le parquet général reproche également à M. Prêtre d’avoir ouvert une instruction judiciaire uniquement contre le policier qui a reconnu avoir poussé Mme Legay, alors que les faits s’inscrivent dans une stratégie plus globale de maintien de l’ordre. « C’est exactement ce que nous disons depuis le début de l’affaire : la thèse du “policier isolé” est un mensonge de plus de J.-M. Prêtre », écrit Attac. L’association et Me Alimi réclament de longue date la démission du procureur.
La Cour de cassation doit maintenant trancher cette demande de dépaysement.