La gazette de la Coupe du monde féminine : des favorites qui gagnent, des tribunes clairsemées et des grandes premières
La gazette de la Coupe du monde féminine : des favorites qui gagnent, des tribunes clairsemées et des grandes premières
Par Youmni Kezzouf
Les nations favorites ont remporté leur premier match de poule, devant des tribunes souvent à moitié vides.
La Norvège a largement dominé le Nigeria et rejoint les Bleues en tête du groupe A / Alessandra Tarantino / AP
C’était hier
Les favoris ont tenu leur rang, sans forcément briller : l’Allemagne, l’Espagne et la Norvège se sont imposés, mais ont connu des fortunes diverses lors de leurs premiers matchs de poule.
Les Allemandes ont lutté et longtemps butté sur la défense chinoise avant de trouver la faille grâce à la jeune Giulia Gwinn. Dans le même groupe, l’Afrique du sud a longtemps cru pouvoir surprendre l’Espagne, les Banyana Banyana ont même ouvert le score d’une belle frappe de Thembi Kgatlana. Mais deux penaltys en seconde période ont compromis leurs chances, avant un troisième but espagnol en toute fin de match.
Enfin, c’est la Norvège, prochain adversaire des Bleues dans le groupe A, qui a fait la meilleure impression. En vingt minutes en première période, les championnes du monde 1995 ont assuré une large victoire contre un Nigeria complètement dépassé en défense. Les joueuses de Martin Sjögren rejoignent donc la France en tête du groupe A avec cette victoire 3-0.
C’est aujourd’hui
Australie - Italie (groupe C, 13h). Favorite du groupe, l’équipe australienne est une habituée de la Coupe du monde, et des échecs en quart de finale. Dans le sillage de sa star Samantha Kerr (25 ans), recordwoman du nombre de buts marqués en ligue australienne, les joueuses d’Ante Milici voudront bien commencer leur compétition. Elles affronteront à Valenciennes l’Italie, qui retrouve la compétition après une longue absence de vingt ans. Impériales en qualifications, les Italiennes auront fort à faire pour sortir de ce groupe relevé, qui compte le Bresil et l’Australie, et viseront certainement une qualification via la troisième place.
La Brésilienne Marta n’est pas remise de sa blessure à la cuisse, et manquera le premier match du Brésil. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Brésil - Jamaïque (groupe C, 15h30). Finalistes en 2007, les Brésiliennes font partie des meilleures équipes du monde, mais n’ont jamais réussi à remporter le titre suprême. Les coéquipières de Marta arrivent cependant en France avec peu de certitudes : elles restent sur huit défaites de suite avant la compétition, et la star Marta, blessée, ne jouera pas ce premier match. En face, la Jamaïque, petit poucet de la compétition, va découvrir la Coupe du monde. Les Reggae Girlz ont réussi à se qualifier après une aventure rocambolesque, entre collecte de fonds, dissolution de l’équipe et entraîneur bénévole. Les Jamaïquaines ont quelques atouts offensifs, notamment Khadija Shaw, mais leur défense risque de souffrir face au Brésil.
Angleterre - Ecosse (groupe D, 18h). La journée se termine par un derby britannique entre l’Angleterre et l’Ecosse. Les « Three Lionesses » anglaises sont parmi les favorites de cette compétition, elles restent sur une troisième place lors de la Coupe du monde 2015 et une victoire à la SheBelievesCup plus tôt cette année. Solides défensivement, les joueuses de Phil Neville ont de l’expérience à revendre et visent clairement la première place du groupe. Elles affrontent l’Ecosse, qui n’a jamais participé à une Coupe du monde et a disputé son premier Euro en 2017. Les Ecossaises ont réalisé un beau parcours en qualification, qui leur a permis d’accéder aux phases finales au détriment de la Suisse, mais auront fort à faire dans ce groupe où figurent, outre l’Angleterre, les vice-championnes du monde japonaises.
C’est dit
« C’est un rêve, un objectif, pas une obligation » : La sélectionneuse de l’Allemagne Martina Voss-Tecklenburg a tenu à tempérer un peu les espoirs en conférence de presse, après la difficile victoire 1-0 de son équipe face à la Chine. Il faut dire que les Allemandes ont eu toutes les peines du monde à se débarrasser d’une solide équipe chinoise, qui aurait même pu ouvrir le score en première période. « Notre objectif principal reste inchangé, nous voulons nous qualifier pour les JO, c’est déjà assez difficile comme ça, on l’a vu aujourd’hui », a tenu à rappeler la sélectionneuse. Les Allemandes, deux fois sacrées championnes du monde, sont pourtant légitimement parmi les favorites de la compétition.
C’est vu
STEPHANE MAHE / REUTERS
Si le match d’ouverture de cette Coupe du monde a rassemblé plus de 45 000 personnes au Parc des Princes, les rencontres du samedi ont moins attiré les foules. A Rennes, il n’y avait que 15 000 personnes pour voir l’Allemagne (octuple championne d’Europe) battre la Chine (1-0), soit la moitié de la capacité du Roazhon Park. Même constat au Havre, où l’Espagne a disposé de l’Afrique du sud devant seulement 12 000 spectateurs au Stade Océane. Le Stade Auguste Delaune de Reims n’était lui aussi rempli qu’à 50 %, avec 11 000 spectateurs pour le match Norvège - Nigeria. Notons tout de même que le match entre le Brésil et la Jamaïque, à Grenoble, devrait lui se jouer à guichets fermés.
C’est bonus
Le but de Griedge Mbock a été refusé après recours à l’assistance vidéo : la Française était hors jeu. / GONZALO FUENTES / REUTERS
La France est un pays précurseur. Au-delà de flatter l’ego français, cette assertion comporte une part de vérité : lors du match d’ouverture de la Coupe du monde, France - Corée du sud, les Bleues sont devenues la première équipe féminine à se voir refuser un but après un recours à l’arbitrage vidéo (aussi connue sous l’acronyme anglais de « VAR »).
La France aime les nouvelles règles plus technologiques. Outre ce premier but vidéo-refusé en Coupe du monde féminine, les Bleus avaient déjà inauguré, dans l’histoire du Mondial masculin, « la goal line technology » (but accordé contre le Honduras en 2014, grâce à un détecteur placé sur la ligne de but), puis marqué le premier but obtenu après intervention du VAR (penalty de Griezmann contre l’Australie en 2018).
Sans oublier d’autres « premières » : les Français avaient déjà inscrit le premier but de l’histoire de la Coupe du monde (grâce à Lucien Laurent en 1930), participé à la première séance de tirs au but en Coupe du monde (contre l’Allemagne, en 1982) ou encore marqué le premier but en or de la Coupe du monde (Laurent Blanc contre le Paraguay, en 1998).