« L’olive : un ver dans le fruit ? »: l’amuse-bouche estival
« L’olive : un ver dans le fruit ? »: l’amuse-bouche estival
Par Catherine Pacary
Survol didactique de la production de ce petit fruit charnu, dont la consommation a plus que doublé en quinze ans.
Les olives françaises ne couvrent que 2 % des besoins nationaux, 98 % étant importés principalement d’Espagne et du Maroc. / © Troisième Oeil Productions
« L’olive, c’est le Sud, l’envie de “faire” l’apéro, la Méditerranée et un peu de soleil dans notre assiette. » Sur le chantant marché d’Uzès, dans le Gard, Marvin Di Maggio vante son produit et donne le ton : « Le Doc du dimanche » n’est pas « Cash Investigation ». Ici, on informe gentiment, sans envie de heurter à quinze jours de l’été. Ceci posé, le documentaire apporte des renseignements utiles et parfois cocasses, ce que devraient apprécier les consommateurs. Les Français mangent quelque 67 000 tonnes d’olives par an, soit près d’un kilo par habitant – en hausse de 62 % en quinze ans.
Sous la peau de vos fruits et légumes d’été. (5/5) L’olive
Verte, noire, fripée, lisse, cassée, violette dénoyautée, fourrée… Sous une même dénomination, ce petit fruit charnu cache de grandes disparités. Le documentaire nous emmène à la rencontre de différents producteurs, à commencer par Antoine Mora, qui exploite une oliveraie de 15 hectares dans la vallée des Baux-de-Provence. Il y cultive la picholine, la plus connue des olives vertes. Ce fruit n’étant pas mûr, comme sa couleur l’indique, il doit être « désamérisé » dans un bain de soude caustique – « rassurez-vous, sans danger », précise le commentaire. Autre grande classique et également AOP, la tanche noire de Nyons (Drôme), elle bien mûre, se reconnaît à son aspect fripé.
Epidémie dans les Pouilles
En dépit de leur notoriété, les olives françaises ne couvrent que 2 % des besoins nationaux, les 98 % manquants étant importés principalement d’Espagne (30 000 tonnes par an) et du Maroc (26 000 tonnes). Là-bas, l’olive est un produit de consommation courante, mais aussi une industrie florissante, que l’on découvre dans les pas d’un industriel français.
Les paysages jusqu’alors d’une beauté tranquille laissent place à la désolation, lorsque les caméras survolent les Pouilles, en Italie : 80 % des oliviers sont morts, décimés par la peste de l’arbre. A Bari, le professeur Donato Boscia reconnaît son impuissance face à l’épidémie, le pesticide salvateur étant interdit en Europe.
Si l’on regrette que certains thèmes ne soient pas abordés, comme la désamérisation naturelle, le reportage permet en revanche de suivre jusque dans la vallée du Péloponèse un jeune chef, Juan Arbelaez, à l’enthousiasme et à la créativité communicatifs. Au point de se laisser tenter par une mousse au chocolat et Kalamata.
« Le Doc du dimanche. L’olive : un ver dans le fruit ? », écrit et réalisé par Lionel Baillon, (Fr., 2019, 52 min).