Baisse du nombre de fumeurs au collège et au lycée, selon une étude
Baisse du nombre de fumeurs au collège et au lycée, selon une étude
Le Monde.fr avec AFP
Si la plupart des collégiens n’ont jamais tiré sur une cigarette à leur arrivée en sixième, ils sont 37,5 % à l’avoir expérimentée en troisième.
Côté tabac, ces 5,7 millions de jeunes fument moins que les générations précédentes. / STEPHANE MAHE / REUTERS
Si le collège et le lycée restent les périodes d’expérimentation des premiers verres d’alcool, les jeunes délaissent la cigarette mais consomment autant que leurs aînés du cannabis. C’est la conclusion de l’ « Enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances* » (EnCLASS) de l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) publiée mardi 11 juin.
« Périodes d’expériences nouvelles », ces sept années passées au collège et lycée correspondent à « des temps de diffusion de différentes substances psychoactives », souligne l’étude. Ainsi, plus de 4 collégiens sur 10 (44 %) ont déjà bu de l’alcool lors de l’entrée en sixième et ils seront plus de 75 % en troisième.
Si la plupart des collégiens n’ont jamais tiré sur une cigarette à leur arrivée en sixième, ils sont 37,5 % à l’avoir expérimentée en troisième. C’est surtout entre la cinquième et la quatrième que s’accélère la diffusion du tabagisme, lequel passe de 14 % à 26,1 %.
Durant les années lycée, les expérimentations continuent en même temps que les usages réguliers s’installent. A commencer par l’alcool, que près de 9 élèves de terminale sur 10 ont goûté. Et pas seulement y goûter, puisque près de la moitié des lycéens (49,5 %) ont déjà été ivres.
Le cannabis, qui amorce sa diffusion à la fin du collège, avec 7,7 % des quatrièmes concernés (16,1 % des troisièmes), voit son usage se développer au lycée. Un tiers des lycéens ont testé le cannabis et 6,8 % des terminales sont des usagers réguliers.
Un « recul généralisé des usages de tabac »
Côté tabac, ces 5,7 millions de jeunes fument moins que les générations précédentes : le taux d’expérimentation des lycéens passe de 60,9 % en 2015 à 53 % en 2018. L’usage quotidien passe sous 20 % (de 23,2 % à 17,5 %) .
Il s’agit d’un « recul généralisé des usages de tabac, prolongeant la tendance amorcée depuis plusieurs années en population adolescente. »
Le vapotage gagne, en revanche, du terrain : un peu plus de la moitié des lycéens ont expérimenté la cigarette électronique (52,1 %) contre un tiers (35,1 %) en 2015. L’étude relève toutefois que, malgré l’interdiction de vente d’alcool et de tabac aux mineurs, ces produits semblent très accessibles aux jeunes.
Par ailleurs, ces résultats confirment la persistance d’écarts d’usage entre garçons et filles, notamment pour les comportements d’alcoolisation qui restent des pratiques avant tout masculines.
*L’étude a été menée de mars à juin 2018 auprès de 20 000 jeunes scolarisés en France métropolitaine grâce à un questionnaire en ligne.