Elisabeth Moss dans « La servante écarlate ». / GEORGE KRAYCHYK / AP

LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, les femmes sont à l’honneur. On commence avec la saison 2 de Big Little Lies, une série que l’on retrouve avec plaisir, d’autant que le casting est complété par Meryl Streep. On continue avec Mouche, cette trentenaire qui refuse de grandir et interprétée par Camille Cottin ; cette adaptation de l’excellente Fleabag, qui ne laissera pas les fans indifférents, réussit son pari. Enfin, la servante écarlate revient dans la saison 3 de The Handmaid’s Tale. Trois nouveautés qui, à coup sûr, assouviront votre soif de séries !

« Big Little Lies » : cinq femmes plus une, jouée par Meryl Streep, un gros secret et des petits mensonges

Big Little Lies Season 2 | Official Teaser | HBO
Durée : 01:10

Ce fut un vrai coup de cœur, en 2017. La mini-série Big Little Lies conjuguait tant de talent(s), de charme et de couleurs comico-dramatiques que ses sept épisodes parurent bien courts. L’on y suivait la vie chaotique, sous des apparences lisses, d’une bande de cinq femmes vivant avec mari et enfants dans la ville cossue de Monterey, sur la côte californienne.

Finalement, après acceptation du scénario par Nicole Kidman et Reese Witherspoon (ces deux actrices étant à l’origine de cette adaptation par David E. Kelley d’un roman de Liane Moriarty), une deuxième saison fut commandée. Avec, en sus de « la bande des cinq » de Monterey, l’entrée en scène d’une nouvelle femme (Meryl Streep, qui y interprète la belle-mère de Kidman), aussi bienvenue qu’une boule dans un jeu de quilles…

Quelques faiblesses n’y font rien (trop de flash-back en début de saison, l’insistance du scénario sur le fait qu’une femme violentée devrait en référer à la police…) : reste intact, au fil des trois premiers épisodes visionnés, le plaisir de s’approcher de ces femmes d’un peu plus près, d’apprendre à écouter leurs silences, au-delà des petits mensonges et grosses carapaces dont elles usent comme bouclier.

« Big Little Lies », saison 2, série de David E. Kelley. Avec Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Meryl Streep, Laura Dern, Shailene Woodley, Zoe Kravitz (Etats-Unis, 2019, 7 × 52 min). Chaque lundi à 21 heures sur OCS City depuis le 10 juin.

« Mouche » : l’adaptation française de « Fleabag » s’en sort haut la main

Bande-annonce (90 sec) - MOUCHE
Durée : 01:35

Curieux exercice que de transposer en français, et quasiment plan par plan, la première saison de Fleabag, série très réussie de la Britannique Phoebe Waller-Bridge – dont la deuxième saison, qui vient d’apparaître sur Amazon Prime, fait l’objet de critiques dithyrambiques. Le projet, porté par Canal+ et confié à la scénariste et réalisatrice Jeanne Herry (Elle l’adore, Pupille), évite non seulement la catastrophe, mais s’en sort plutôt bien, même s’il risque de diviser les fans de l’original.

 Mouche, trentenaire plus ou moins célibataire et sans enfant, est en train d’à peu près tout rater. Son bar à thé peine à attirer le client ; elle navigue entre un ex-amoureux bébête et des aventures sans grand lendemain avec des amants réduits à leurs caractéristiques les plus triviales (gros pénis, dents de castor…) ; elle entretient par ailleurs des rapports rugueux avec un père mutique et lâche, une sœur flippée et une belle-mère odieuse…

Mouche ne prend rien au sérieux, se moque de tout, provoque tout le monde – surtout ceux qu’elle aime –, refuse de grandir et nous fait rire. Mais elle trimbale aussi une profonde tristesse, dont on ne saura l’origine qu’à la fin de la saison…

« Mouche », série adaptée et réalisée par Jeanne Herry, avec Camille Cottin (France, 2019 6 x 28 min). Mycanal.fr/series depuis le 3 juin.

« The Handmaid’s Tale » : à quand la « révolution » pour la servante écarlate ?

THE HANDMAID'S TALE Season 3 Promo Trailers (HD) Elisabeth Moss
Durée : 06:47

La bande-annonce de la saison 3 de The Handmaid’s Tale promet « la naissance d’une révolution » à Gilead, ce pays totalitaire que sont devenus les Etats-Unis. Mais au vu des trois premiers épisodes mis à notre disposition, cette nouvelle saison s’apparente bien plutôt à un éternel recommencement…

Indubitablement, cette adaptation du roman dystopique de Margaret Atwood, The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate), donna lieu à une superbe et puissante première saison, tant par la force graphique de sa mise en images que par son propos. Le récit mettait notamment en scène des femmes qui, encore fertiles, se voyaient soumises à un esclavage sexuel pour le compte de couples riches sans enfants, l’état écologique de la planète ayant rendu stérile une grande partie de la population. Ce qui induisait, de manière subliminale, une réflexion sur la maternité : un enfant ardemment désiré mais non issu de son corps est-il moins le sien que celui de la femme qui l’a porté ?

Sans plus de lien avec le livre qui en fut à l’origine, la série se fige dans une suite étouffante de carnages, de punitions corporelles, de trahisons, sans pour autant approfondir le propos de la saison 1. Avec la captivité des femmes soumises par l’Etat, leur lot de misères, et les innombrables gros plans sur le visage de l’actrice principale, Elisabeth Moss, pour principales sources d’inspiration. A la manière d’une désespérante roue sans fin.

Mais peut-être la suite de cette saison 3, qui semble amorcer une évolution en fin d’épisode 3, nous démentira-t-elle !

« The Handmaid’s Tale », saison 3, série créée par Bruce Miller. Avec Elisabeth Moss (Etats-Unis, 2019, 13 × 50 min). Sur OCS, pour cette saison-ci comme pour les précédentes.