Francis Dorffer mis en examen après la prise d’otages de la prison de Condé-sur-Sarthe
Francis Dorffer mis en examen après la prise d’otages de la prison de Condé-sur-Sarthe
Le détenu, âgé 35 ans et derrière les barreaux depuis ses 16 ans, est associé à au moins cinq autres prises d’otages en prison.
La prison de Condé-sur-Sarthe, le 12 juin. / GUILLAUME SOUVANT / AFP
Le détenu responsable de la prise d’otages de deux surveillants dans la prison de Condé-sur-Sarthes mardi a été mis en examen jeudi 13 juin, a annoncé le parquet.
Ce détenu, Francis Dorffer, « armé visiblement d’une arme artisanale, un pic », selon une source syndicale pénitentiaire, avait retenu pendant près de cinq heures dans sa cellule un surveillant et une stagiaire. Les personnels pénitentiaires ont été libérés en deux temps, avant et après minuit, sains et saufs. Il s’était ensuite rendu vers 0 h 30.
« Champion de la prise d’otages »
Derrière les barreaux depuis ses 16 ans, dans une vingtaine de prisons différentes après des condamnations pour vols, viol et assassinat d’un codétenu, Francis Dorffer, né en 1984, est aux yeux des personnels de l’administration pénitentiaire le « champion de la prise d’otages carcérale ». Son nom est associé à au moins cinq événements : en 2006, il avait retenu une psychiatre à la prison de Nancy ; en 2009 un surveillant à Clairvaux (Aube) ; en 2010 un psychiatre à la Santé (Paris) et en 2011 un gardien à Poissy (Yvelines). En avril 2018, il avait également été condamné à Colmar à douze ans de prison pour avoir pris en otage un surveillant et tenté de s’évader de la maison centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin), en juin 2017.
Classé « DPS » (détenu particulièrement signalé), selon le ministère de la justice, il est connu pour troubles psychiatriques mais « n’est pas incarcéré pour des faits de terrorisme ». Il y a trois mois, dans cette même prison, un détenu radicalisé avait attaqué des surveillants avec un couteau en céramique confié par sa compagne. Un événement qui avait provoqué un vaste mouvement social dans les prisons françaises et conduit la direction de l’administration pénitentiaire à renforcer les mesures de sécurité dans l’établissement.